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Dossier photo et critique – Rihanna s’est fait attendre plus d’une heure hier soir au Centre Bell en montant sur scène seulement vers 22h, une heure après la prestation du rappeur new-yorkais A$AP Rocky. La foule, composée de plus de 17 200 personnes, comblait le temps en chantant et en dansant, ce qui n’a pas empêché certains fans de pousser quelques huées.
Si ce n’avait pas été d’une playlist de feu pour tenir le public éveillé, probablement que quelques téméraires et impatientés auraient pris plaisir à manifester leur mécontentement plus directement, au grand plaisir des nombreux agents de sécurité sur place qui circulaient mains dans les poches partout dans la salle. Heureusement, les tubes de Justice, Gotye, Kendrick Lamar, Kanye West et Macklemore & Ryan Lewis ont aidé à combler l’attente, qui s’en venait franchement déplaisante.
Finalement, les lumières se sont fermées et une salve d’acclamations a fusé de part en part du Centre Bell, alors que Rihanna est apparue seule sur scène, devant deux projections de déesses grecques. C’est la chanson «Mother Mary» qui a marqué le point de départ d’un spectacle qui n’allait pas rester longtemps sur une note tranquille.
«Phresh Out the Runway», la pièce d’ouverture d’Unapologetic, son septième album en carrière, a servi d’amuse-gueule à cette soirée qui s’annonçait bruyante et illuminée.
Avec un premier round chargé à bloc, Rihanna a revisité les succès de ses deux plus récents albums, Unapologetic et Talk that Talk, en alternant «Birthday Cake», «Pour it Up», «Talk that Talk», «Cockiness (Love it)» et «Numb».
Le spectacle était présenté par chapitre, c’est-à-dire qu’à chaque bloc de chansons, Rihanna et ses 14 invités quittaient la scène pour revêtir un costume différent, dont la thématique accompagnait la plupart du temps les vidéos projetées sur écrans géants.
L’un des moments les plus intenses de la soirée a probablement été la performance de la pièce «Jump» au milieu de laquelle d’énormes nuages de feu ont jailli à quatre endroits sur la scène, alors que les 15 artistes sautaient sur place en chantant «Jump! Jump! Jump!»
Vêtus de costumes ayant pour thématique la F1, Rihanna et ses musiciens ont ensuite interprétés «Umbrella», puis «All of the Lights», l’une des meilleures collaboration de l’artiste avec Kanye West, laquelle a malheureusement été trop écourtée, avant d’enchaîner avec «What Now», où la foule ne s’est pas fait prier pour chanter avec son idole.
Il va sans dire que l’énergie était au rendez-vous, et la foule a semblé oublier complètement la fâcheuse attente au début de la soirée, trop émerveillée pour en conserver les stigmates. Il faut dire que Rihanna dégageait une bonne humeur et un charisme qui aurait ensorcelé même les plus récalcitrants.
La chanson «Loveeeeeee Song» a été l’un des plus beaux moments intimes de la soirée, de même que «Rockstar 101», «What’s My Name» et «Love the Way You Lie (Part II)», mais c’est décidément le succès «Stay», joué au rappel, qui a suscité le plus d’émotions dans la salle. «Diamonds» a été la cerise sur le sunday, concluant ce spectacle d’environ deux heures qui s’est avéré visuellement impressionnant sans toutefois être l’évènement de l’année.
La mise en scène était certes très illuminée, agrémentée de rayons laser et d’une quinzaine de panneaux lumineux qui se déplaçaient et tournoyaient dans les airs, mais les interruptions entre chaque bloc créaient une césure qui faisait diminuer l’excitation d’un cran à chaque fois.
Rihanna s’est donnée corps et âme, chantant avec émotion et interprétant de solides chorégraphies entourée de ses invités, mais à cause des quelques succès écourtés et du manque d’enchaînement entre les parties, on retient certes un bon spectacle toutefois en deçà des attentes.
A$AP Rocky
Le rappeur A$AP Rocky, de son vrai nom Rakim Mayers, était de retour dans la métropole après avoir offert une prestation remarquée à Osheaga l’an dernier ainsi que deux concerts en salles, soit au Métropolis et au Théâtre Corona Virgin Mobile. Loin de ses collaborateurs, qui ont su redorer le tableau d’ensemble de Long.Live.A$AP, A$AP Rocky a dû défendre seul avec ses cinq musiciens son honneur sans l’impact majeur des influents Kendrick Lamar, Drake, Florence Welch et Skrillex, entre autres. Néanmoins, le rappeur de vingt-cinq ans a livré une douzaines de chansons, dont «Long Live A&AP», «Jodye», «PMW (All I Really Need)», «Goldie», Fashion Killa» et «F**kin Problems». La bête sonore qui anime Long.Live.A$AP était au rendez-vous hier soir et c’est une prestation bruyante que le rappeur de 25 ans a offert hier soir, sur une scène qui avait toutes les apparences d’un palais pour Dieu avec son trône et ses bas-reliefs.
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Appréciation: ***
Crédit photo: Andréanne LeBel
Écrit par: Éric Dumais