MusiqueCritiques d'albums
«Paris tristesse» de Pierre Lapointe
Mélancolie sur piano
Crédit photo : Shayne Laverdière
Arrivé chez les disquaires québécois le 10 février dernier, le nouvel opus de Pierre Lapointe reprend pour une deuxième fois la formule piano-voix qui lui a bien réussi il y a trois ans avec son album Seul au piano (2011). Dépouillées de tout instrument ou note superflus, les chansons se font intimes et les émotions à fleur de peau et les images crues n’ont nulle part où se cacher.
Le travail d’épuration est particulièrement flagrant sur les pièces reprises de l’album Punkt (2013) – Les remords ont faim, Nu devant moi, Tu es seul et resteras seul, notamment –, qui se sont délestées d’arrangements plus fignolés et ont été habilement adaptées. Les morceaux issus de La forêt des mal-aimés (2006) – Tous les visages, Au 27 000 rue des Partances –, quant à eux à peu près inchangés, rappellent que c’est bien là le style qui avait plu chez Pierre Lapointe à la base.
Paris tristesse avance en une enfilade de mélodies poignantes qui même sans texte sauraient émouvoir. Mais s’il est clair que Pierre Lapointe est un grand mélodiste, on ne saurait non plus se priver de sa poésie sans détour. Et sa poésie se joint ici aux notes pour nous parler de nostalgie et d’amours déçus, thèmes chers à son répertoire. Sa nouvelle composition, La plus belle des maisons, n’y fait d’ailleurs pas défaut et se glisse discrètement dans l’ensemble en milieu d’album.
Pour couronner l’opus, Pierre Lapointe a repris trois chansons de grands chanteurs français à la sauce Paris tristesse et livre de belles versions piano de C’est extra (Léo Ferré) et Le mal de vivre (Barbara), pour enfin clore l’album avec une Comme ils disent (Charles Aznavour) à la guitare – seul accroc au concept du tout piano. En simplicité et avec des interprétations senties, Pierre Lapointe propose là de superbes hommages.
Avec Paris tristesse, Pierre Lapointe explore son passé musical et celui d’autres chanteurs sous un angle différent et en fait ressortir des aspérités nouvelles. Mais une constante demeure: il nous offre une fois encore l’occasion de nous laisser aller à nos élans mélancoliques dans ce qu’ils ont à la fois de plus laid, mais surtout de plus beau.
Collaboratrice
Bachelière en communication, Véronique s’oriente rapidement vers le journalisme à la fin de ses études.
L'avis
de la rédaction
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