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Crédit photo : Musée Stewart
Des documents, des photos et des extraits de films contribuent aussi à l’éclat de l’exposition. De plus, trois films y sont présentés en boucle: Zorro (1920), Peter Pan (1953) et IXE-13 (1972); une soirée sera d’ailleurs spécialement consacrée au visionnement de IXE-13, le 26 mars, en compagnie de l’acteur principal. L’historien Laurent Rousseau viendra également discuter du «Montréal de la prohibition et ses personnages marquants», le 23 septembre en après-midi, tandis qu’un coin lecture et un jeu de piste s’adresseront plus spécifiquement aux enfants de 4 à 12 ans.
Avec ou sans jeu de piste, cette exposition relativement courte et diversifiée peut facilement capter l’attention des visiteurs dès 5-6 ans. Mais est-ce suffisant pour justifier cette balade familiale dans un espace consacré aux armes? L’approche, dit-on, se veut une invitation à réfléchir sur la manière dont l’usage des armes a été justifié, voire idolâtré, selon les contextes. Il n’est pas évident de parvenir à éveiller un sens critique lors d’une exposition qui consacre une part si minime de son animation aux textes descriptifs, mais la partie concernant les révolutionnaires y parvient assez bien, par la réunion d’extraits sonores et vidéos évoquant des discours aux antipodes les uns des autres sur l’appel aux armes.
Les autres thèmes sont abordés sur un ton plus ludique. La valorisation des exploits autant de nos gangsters locaux que de James Bond, par une approche muséale soucieuse d’éviter les distinctions moralisatrices, pourrait toutefois créer un certain malaise chez les parents bombardés… de questions. Ce parcours d’armes, parfois richement ornées, peut néanmoins susciter une réflexion encore plus vive concernant toute cette médiatisation des personnages armés à travers les siècles.
En effet, si la nostalgie des Mousquetaires peut nous sembler associée à de lointaines valeurs courtoises et l’action de Lucky Luke ou Don Quichotte de la Manche, plutôt inoffensive, comment expliquer le culte de la personnalité autour d’Al Capone, Monica La Mitraille ou Bonnie et Clyde, dont témoignent les photos, les vidéos et même quelques chansons? En quoi cette quête armée de gloire ou de succès peut-elle se distinguer de ce qui est recherché par les loups solitaires, les bandits ou même les soldats d’aujourd’hui? Mais l’exposition, qui laisse le public à son propre jugement à propos du passé, s’autorise encore moins à remettre en cause les enjeux sociaux actuels.
Ce silence est-il un crime? Ce sera aux visiteurs d’en juger.
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de la rédaction