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Crédit photo : Seuil
Alors que la sortie des romans La Ronde des innocents (2010) et Les Cendres froides (2011) ont permis à Valentin Musso de perfectionner son doigté pour l’écriture de thrillers policiers, voilà que l’auteur de 35 ans embellit son art avec Le murmure de l’ogre, une mise en scène où ses inspecteurs de la brigade policière de Nice jouent au chat et à la souris pendant plusieurs jours d’affilée aux trousses d’un tueur en série aux méthodes peu orthodoxes.
Nice, 1922. Deux prostituées sont retrouvées mortes, le corps allongé à l’horizontale et de biais, dans un lit dont la malpropreté apparente rappelle les lieux: un bordel comme il y en a tant en France. Étrangement, les deux macchabées ont le crâne rasé et portent les stigmates d’une lettre gravée sur le corps, vraisemblablement de la griffe du meurtrier. Alors que Louis Forestier, l’un des inspecteurs de police niçois, est complètement désemparé face à l’ampleur des dégâts, il décide d’appeler son vieil ami Frédéric Berthellon, médecin réputé à l’hôpital psychiatrique Saint-Anne, à Paris, pour le prier de lui en venir en aide dans cette sombre affaire. Arrivé sur les lieux, Frédéric est confronté, comme son vieil ami, à une série de meurtres mettant en scène des prostituées, mais aussi de jeunes enfants ayant été kidnappés et tués. Tout porte à croire que le psychopathe ait subi de graves préjudices dans son enfance qui le forcent aujourd’hui à commettre des crimes atroces perpétrés dans le but de satisfaire ses pulsions meurtrières.
Valentin Musso nous offre, avec Le murmure de l’ogre, une enquête tout ce qu’il y a de plus banal dont le réel intérêt réside dans la dispersion des effets de surprises donnés par à-coups au lecteur. Alternant son récit entre l’enquête policière et le passé du tueur en série, l’écrivain innove dans le genre en narrant ces épisodes révolus à la deuxième personne du pluriel, c’est-à-dire avec l’usage du pronom personnel «tu», comme si le lecteur était lui-même le meurtrier, ce qui a pour impact d’impliquer directement le lecteur comme partie prenante du récit. Comme le docteur Frédéric Berthellon a souvent tendance à expliquer les motifs décousus du tueur comme étant des conséquences indirectes d’une enfance difficile, traversée ici et là d’épisodes traumatisants, Louis et sa bande n’ont d’autres choix que d’accepter ces théories freudiennes et darwiniennes s’ils veulent un jour mettre la main au collet du fou furieux. Par contre, il semble que ce dernier ait plus d’un tour dans son sac. En effet, il semblerait que ce dernier observe un rituel inspiré de l’Antiquité, notamment sur la descente des mortels dans le monde des Enfers, comme l’indiquent les lettres gravées sur les corps des victimes.
Qui est-il? Pourquoi faire autant de victimes? La police arrivera-t-elle à arrêter celui qui hante les rues de Nice? Va savoir…!
L'avis
de la rédaction