Cinéma
C’est avec un épisode choc qu’on a décidé de nous ramener l’émission chouchou 19-2, qui s’assure de nous offrir en moins de quarante minutes de grands moments de télévision. Soyez prévenus, il risque fort de n’avoir rien de plus brillant à regarder à 21h ce lundi soir prochain à la télévision.
Le premier épisode de la deuxième saison de 19-2 tient non pas à remettre les pendules à l’heure, mais bien à les chambouler. Si les spectateur ont dû attendre près de deux ans avant d’avoir une nouvelle saison ainsi que des nouveaux épisodes, l’intrigue reprend exactement là où on l’avait laissé, notre mémoire bien épaulé d’un récapitulatif de près de quatre minutes. Ensuite, pas le temps de niaiser, on entre dans l’action.
Et pour cause, comme on en a parlé un peu partout, on aura droit à l’intervention policière d’un évènement de taille: une tuerie improvisée dans une école secondaire. Sujet populaire, d’actualité, mais traité avec une variation qui frôle le jamais vu: du point de vue des policiers. Oubliez les Elephant, Polytechnique, Beautiful Boy, We Need to Talk About Kevin et compagnie, on ne s’intéresse pas pour l’instant aux bourreaux, aux victimes ou même aux parents, mais bien à ceux qui étaient là pour maîtriser la situation. Un peu comme le World Trade Center de Oliver Stone tentait de redonner justice aux policiers durant le 11 septembre 2001.
Vécu pratiquement à la seconde près, notamment par le biais d’un audacieux plan-séquence de treize minutes à la virtuosité remarquable où la tension n’est jamais près de s’apaiser, on met la table pour une nouvelle saison qui ne risque toujours pas de nous laisser le temps de se reposer. Pendant la quasi-totalité de l’épisode, nos yeux sont rivés sur l’écran, inconscients du temps qui passe, nos respirations contrôlées par les ponctuations des blocs publicitaires. Pas de calme, que la tempête.
Le calme, il semblera plutôt s’installer par la suite avec un second épisode beaucoup plus près de ce que la première saison nous a proposé, rempli du même genre de poésie, de métaphores et de présences fantômatiques, soit, plusieurs éléments avec lesquels j’avais eu plus de difficulté. N’empêche, on sent beaucoup l’amélioration. Les textes bénéficient d’un plus grand naturel et les interprétations ont encore plus d’intensité, compte tenu du talent grandissant de l’excellente distribution. Visuellement, Podz continue d’épater, et le visuel épuré apporte toujours le contraste lumineux nécessaire à ce monde fort sombre et peu invitant.
Il faudra donc voir où le tout se dirigera, mais on semble savoir où l’on s’en va. Arrivera-t-on à traiter le tout comme il se doit? Rien n’est sûr. Surtout que la série semble toujours plus à l’aise lorsqu’elle se concentre sur l’action plutôt que sur la vie monotone de ses personnages en voie de perdition, mais sait-on jamais, il y a toujours place à la profondeur, il s’agit toujours de savoir comment exploiter cette dernière.
Pour l’instant, donc, on profitera du premier épisode qui viendra certainement pimenter notre télévision si ce n’est en marquer l’histoire, rendant les lundis soir un moment télévisuel à marquer férocement au marqueur sur notre calendrier.
La deuxième saison de 19-2 revient pour dix épisodes, qui seront présentés tous les lundis soir dès 21h à Radio-Canada le 28 janvier prochain.
Crédit photo: Radio-Canada
Écrit par: Jim Chartrand