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Crédit photo : Louis-Charles Dumais
Et c’est d’ailleurs la pochette de ce nouvel opus, leur huitième à paraître sous la mythique étiquette Fat Wreck Chords, qui servait de décor minimaliste, avec cet immense drapeau sur lequel on pouvait voir une corde de pendu autour de laquelle virevoltent des abeilles en apparence menaçantes. Et tant qu’à y être, Lagwagon a cassé la glace avec deux nouveaux morceaux joués tour à tour, «Obsolete Absolute», une longue pièce de six minutes, puis «Made of Broken Parts», que bien des gens dans la foule semblaient déjà connaître par cœur.
«Vous souvenez-vous de Trashed?», a questionné Joey du haut de ses 5 pieds et quelques, foule qui lui a répondu en chœur par l’affirmative avec un réel élan d’enthousiasme. Sans préambule, les deux guitaristes Chris Flippin et Chris Rest ont gratté leurs cordes avec emphase sur l’air de «Island of Shame», pièce inaugurale de cet album phare de 94. Les gens au parterre ont commencé à se bousculer, levant les bras dans les airs, alors que certains étaient déjà six pieds au-dessus du sol en body surfing. C’est la classique «Violins» qui a suivi, provoquant un enthousiasme au parterre comme au balcon.
Puis Lagwagon s’est gâté en revisitant ses albums Blaze («Never Stops», «Falling Apart»), Let’s Talk About Feelings («After You My Friend»), Hoss («Sick») et Double Plaidinum («Alien 8», «Making Friends»). Durant «Alien 8», Joey a emprunté la guitare du géant Chris Flippin pour s’offrir un petit jam intime avec les gens cordés au premier rang, mais il a vite repris du service au micro pour laisser ses musiciens «rocker» les mesures, devant une foule qui chantait encore plus fort que lui.
Anecdote: durant le solo au milieu de la pièce «Coffees and Cigarettes», Joey Cape a calé sa bière entre les lèvres de Chris Flippin, le forçant à boire au goulot alors que ses doigts dansaient à un rythme fou sur son manche à guitare. «Razor Burn» est vite arrivée, marquant par le fait même la fin imminente du spectacle. Bien sûr, les gars de Lagwagon sont revenus sur scène pour jouer quatre chansons supplémentaires, soit les nouvelles «Burden of Proof» et «Reign», qui fut fort bien accueillie, puis «Know it All» et «May 16», avec laquelle ils ont clôturé le spectacle.
Un concert de punk-rock, ça passe à la vitesse du son, c’est le cas de le dire!, et on en revient jamais les jambes sciées en deux. Le son est toujours très moyen, les verres de bière volent dans les airs, alors que certains sont encore à moitié pleins, et côté visuel on n’y retrouve jamais rien qui vaille. Or, tout le plaisir réside dans l’interaction des musiciens avec leur public, et Lagwagon n’a guère besoin de faire des pieds et des mains pour se faire apprécier; il y a déjà 25 ans qu’ils le sont et Montréal a bien su lui partager son amour hier soir.
Swingin’ Utters
C’est la formation Swingin’ Utters qui accompagnait Lagwagon hier soir, en plus du groupe This Legend en ouverture, la formation de Santa Cruz ayant offert une prestation correcte mais sans plus. Le chanteur à la voix rauque Johnny «Peebucks» Bonnel ne semblait pas trop savoir comment se tenir sur scène, y allant de quelques moves disgracieux en guise de pas de danse. À plusieurs reprises, il s’est cogné le micro sur le torse ou le front, comme s’il était aux prises avec un tic grave. Autrement, et lorsque tout était sous contrôle, la foule a pu savourer live notamment l’excellente «Five Lessons Learned», qui ouvre l’album homonyme de 1998, en plus d’une dizaine de chansons pigés ici et là dans leur discographie. S’il y a bien une chose de sûre: leur prestation ne passera jamais à l’Histoire.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Obsolete Absolute
2. Made of Broken Hearts
3. Island of Shame
4. Violins
5. Never Stops
6. After You My Friend
7. Falling Apart
8. Sick
9. Western Settlements
10. Heartbreaking Music
11. The Cog in the Machine
12. Coffee and Cigarettes
13. Wind in Your Sail
14. Burning Out in Style
15. Alien 8
16. Making Friends
17. Razor Burn
Rappel
18. Burden of Proof
19. Reign
20. Know it All
21. May 16