«Dans la peau de…» Tristan Demers, animateur, concepteur de BD, auteur et workaholic passionné

Tristan, ça fait plaisir de te retrouver, enfin! Tu sais qu’on avait pris l’habitude de prévoir ce petit rendez-vous pour placoter avec toi, nous! Trois ans d’attente, c’est long, mais on te pardonne, puisqu’on te sait occupé. Alors, quoi d’neuf, docteur?

«Bien des choses! Je suis toujours aussi workaholic: des cahiers pour apprendre à dessiner, des tournées de Salons du livre, de nouvelles BD jeunesse, un pied-à-terre en France, et les célébrations de mes 40 ans de carrière l’année dernière!»

En 2020, on se rencontrait pour discuter de l’édition revue et augmentée de Tintin au Québec, un magnifique album qui a connu un fort beau succès, et l’année suivante, en 2021, on agrandissait notre cercle d’amis en invitant à tes côtés Jean-Sébastien Girard, avec qui tu as publié Québec 80, un ouvrage hyper passionnant sur la pop culture. Et ça, ce n’est qu’un échantillon des nombreuses parutions que tu signes, puisque tu as fait paraître plusieurs albums de BD, essais et livres documentaires depuis que tu es haut comme trois pommes. D’où te vient ton inspiration, et qu’est-ce qui fait vibrer ta corde sensible dans ton travail?

«J’aime mettre en lumière le devoir de mémoire. Une archive n’est pertinente que lorsqu’elle sort de ses tiroirs, et bien que je ne suis pas historien ou sociologue, j’ai une bonne rigueur journalistique, je suis un insatiable curieux!»

«J’ai publié Québec 90 l’année dernière (avec Ghislain Taschereau) et je prépare déjà Québec 70, ça promet!»

Le 31 octobre, les Éditions Hurtubise dévoilaient ton plus récent ouvrage, Le Québec merveilleux de Walt Disney: quand Mickey charmait la Belle Province, un «ouvrage riche en anecdotes et en images inédites» au sein duquel tu as déniché, pour notre plus grand bonheur, des récits savoureux qui témoignent de l’affection particulière des Québécois à l’égard de Walt Disney depuis 100 ans déjà. Raconte-nous la genèse de cet ouvrage: qu’est-ce qui t’a séduit, jeune Tristan de l’époque, à travers l’univers merveilleux et intemporel de Disney?

«Disney est unique, cette entreprise ratisse large depuis 100 ans… au point de comprendre les spécificités culturelles de chaque pays du monde.»

«Le Québec n’a pas échappé à ça, et le géant américain a fait travailler nos artistes dans les années 1960, il a provoqué le débat sur la censure dans les années 1930, il a participé à l’effort de guerre de nos soldats, et un de ses dessinateurs a même conçu le fameux coq des rôtisseries St-Hubert!»

Et d’après toi, comment l’icône qu’est devenue Disney, et ses populaires dessins animés, bien sûr, ont-ils influencé la société québécoise au point d’y laisser une trace indélébile dans la tête des gens?

«Notre rapport avec le forain ou le récréatif destiné aux enfants a été structuré par Disney – qui a même configuré le parc d’attractions La Ronde à la demande du maire Jean Drapeau en 1966!»

«Maintenant que nous avons une expertise qui n’existait pas il y a 50 ans, nous pouvons piloter notre industrie du divertissement familial à notre façon, et ce, sans avoir besoin de le faire valider par les Américains.»

«L’idée d’offrir une “expérience client magique” nous a été enseignée par Disney; c’est maintenant encré en nous.»

Bon, on se doute que l’anecdote qui affirmait que le corps de Walt Disney ayant été congelé est fausse, puisque des documents officiels confirment que l’homme d’affaires a subi une crémation à la suite de son décès… Mais si les miracles existaient, et qu’on avait pu « réveiller » Walt Disney d’un long, très long sommeil à notre ère, qu’aurais-tu aimé lui dire si tu avais eu la chance de lui parler, ne serait-ce qu’une brève minute?

«Je vais te surprendre, mais j’aimerais m’entretenir avec lui à propos de ses… échecs!»

«Ce visionnaire qui prenait des risques sans arrêt a dû apprendre à composer avec le refus des banques, les partenaires qui ne croyaient pas en lui, des films qui n’aboutissaient pas… Et pourtant, il a réussi à créer un empire!»

«Je serais curieux de savoir comment il s’y prenait pour transformer les difficultés en énergie positive afin de rebondir. Il avait une résilience exceptionnelle. On lui disait non? Il réalisait un film. On lui disait “Tu es fou?”, il construisait un parc.»

«Ce gars était une force de la nature.»

Le Québec merveilleux de Walt Disney de Tristan Demers est présentement disponible en librairie au coût de 36,95 $ (papier) ou 27,99 $ (ePub et PDF). Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions Hurtubise.