«Dans la peau de...» Vincent Francœur, psychothérapeute et auteur d'un roman sur l'amitié – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» Vincent Francœur, psychothérapeute et auteur d’un roman sur l’amitié

«Dans la peau de…» Vincent Francœur, psychothérapeute et auteur d’un roman sur l’amitié

La vie et ses aléas, après la sortie du placard

Publié le 4 octobre 2024 par Éric Dumais

Crédit photo : Martin Bryan

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Aujourd'hui, on s'est glissé dans la peau du Torontois Vincent Francœur, psychothérapeute, enseignant, animateur de podcast et nouvellement auteur d'un premier roman intitulé «Tu y connais quoi, toi, à l'amour?» (Éditions David), à paraître en librairie dès le 8 octobre. À travers cette histoire, faites la connaissance de Justin et d'Éric, deux colocataires et amis de longue date qui seront confrontés aux aléas de la vie, et de l'amour!, et qui verront leurs mauvaises décisions faire ombrage sur leur amitié.

Vincent, c’est la toute première fois qu’on a l’opportunité de jaser avec toi! Ça fait plaisir! On se lance: tu vis à Toronto, où tu exerces le métier de psychothérapeute. À la base, qu’est-ce qui t’a attiré vers cette discipline, et à quoi ressemble ton quotidien? Raconte-nous.

«Bien honnêtement, je pense à travailler dans le domaine de la santé mentale depuis si longtemps que je ne me souviens plus exactement de ce qui m’y a attiré. Je crois que dès que j’ai arrêté de vouloir devenir vétérinaire (tous les enfants ont cette phase, non?), mon cœur s’est arrêté sur la psychologie.»

«Cependant, lorsqu’est venu le temps de m’inscrire au cégep, j’ai été soudainement pris par le doute et j’ai fait un détour de quelques années en arts et en design, avant de me diriger vers le mieux-être et la psychothérapie.»

«Aujourd’hui, après des années à travailler dans le milieu communautaire, je passe mes journées entre ma pratique privée, l’Université de Toronto, où j’enseigne aux étudiant∙e∙s de première année à la maîtrise en travail social, la production de mon podcast Mental Health Much?, et l’écran de mon ordinateur portable sur lequel je travaille à divers projets d’écriture.»

Dans quelques jours, le 8 octobre pour être précis, on pourra désormais t’assigner, et non sans fierté, un nouveau titre, celui de primo-romancier, puisque ton premier roman, Tu y connais quoi, toi, à l’amour?, paraîtra en librairie aux Éditions David. Cheers! Est-ce que ça faisait un moment déjà que ça te démangeait d’écrire une histoire? Dis-nous ce qui a allumé la petite étincelle!

«Ma grand-mère, ma mère et mes deux sœurs ont toujours été de grandes lectrices, et j’ai grandi dans une maison pleine de livres. Je me souviens que j’inventais et écrivais des histoires dès un jeune âge.»

«Je m’étais promis de publier mon premier roman avant d’avoir trente ans (j’aurai toutefois réussi avant d’avoir quarante ans!) Malheureusement, dans la vingtaine et au début de la trentaine, je n’avais pas la patience et la rigueur pour terminer un manuscrit – j’étais trop préoccupé par l’idée d’avoir écrit un livre pour apprécier le processus d’écriture – et je commençais plusieurs projets sans les terminer.»

«C’est en 2018, après avoir visionné le film Call Me by Your Name et obtenu un diplôme de maîtrise, que j’ai ressorti l’histoire de Justin et d’Éric des boules à mites et que je m’y suis affairé plus sérieusement.»

«Presque tout a changé depuis le premier brouillon que j’avais entamé dans la vingtaine, sauf peut-être le lien d’amitié entre les personnages principaux.»

À travers cette œuvre, on côtoie des personnages tellement vrais qu’on s’y attache dans le temps de le dire. D’abord, il y a Justin, un gars qui mord «dans la vie à pleines dents, travaille dans un bar gai, fait souvent la fête et touche de temps à autre à la drogue», une façon, on l’a bien compris, de se changer les idées après une peine d’amour qui a été dure à encaisser. Et il y a Éric, son meilleur ami et colocataire, qui s’enlise dans une relation toxique avec un homme contrôlant et plus âgé que lui. Ébranlés chacun à leur manière par les revers de l’amour, ils peinent à se soutenir. Ainsi, des non-dits, des déceptions et, il faut le dire, une succession de mauvaises décisions viennent ternir leur relation et créer un climat tendu entre eux… Parle-nous brièvement de ces deux complices et des épreuves qu’ils vont devoir affronter, quitte à devoir payer les pots cassés.

«Justin et Éric, deux meilleurs amis depuis leur première année du secondaire, vont vivre en parallèle des moments assez difficiles qui vont mélanger l’amour, le désir, l’incertitude, la honte et la trahison. Ces évènements vont venir tester leur amitié et s’immiscer dans leur ancienne complicité.»

«Justin, de son côté, devra se remettre d’une rupture – qui fait peut-être un peu plus mal que les précédentes – après une énième relation éphémère. Il cherchera du répit dans son nouvel emploi et dans de nouvelles rencontres.»

«Éric, quant à lui, tentera de ne pas se perdre complètement dans sa nouvelle relation amoureuse, se demandant ce qu’il est prêt à sacrifier pour l’amour…»

On est curieux: qu’est-ce t’a donné l’élan d’explorer, à travers les déboires de Justin, Éric et de leur nouvelle amie Katie, cette thématique des «situations amoureuses complexes et épineuses»? Notre petit doigt nous dit que ton expérience à titre de psychothérapeute, qui en connaît un rayon en matière de comportements humains, y est sûrement pour quelque chose!

«J’avais envie d’écrire une histoire dans laquelle les personnages me semblaient vrais. De jeunes adultes qui font de leur mieux pour naviguer dans leur vie, mais qui ne prennent pas toujours les meilleures décisions.»

«Et je me suis très certainement inspiré de mon travail! Bien sûr, les personnages et les événements relèvent tous de la fiction, mais les émotions, les réactions et les mécanismes de défense sont calqués sur ma conception de la nature humaine et sur ma propre exploration de la santé mentale.»

«Cependant, bien que les relations amoureuses occupent une place de choix au cœur du récit, je voulais surtout écrire une histoire d’amitié. Trop souvent, les films ou les romans qui parlent d’hommes gais et d’autres personnes de la communauté LGBTQ+ mettent l’accent sur le drame et les difficultés, sur le rejet et, bien évidemment, sur le processus du coming out

«De mon côté, je voulais illustrer ce qui se passe après la sortie du placard, lorsqu’il est temps d’entamer sa vie adulte.»

Tu l’as dit toi-même: tu écris les histoires que tu aurais aimé te faire raconter lorsque tu étais un jeune adulte. Et alors, as-tu déjà en tête la trame de ton prochain roman, celle que tu aurais aimé lire jadis? Tu l’auras deviné, on se cherche un prétexte pour poursuivre la discussion avec toi très prochainement! ;-) À bientôt!

«Lorsque le manuscrit de mon premier roman était entre les mains des Éditions David, je me suis tout de suite penché sur un nouveau projet d’écriture. Alone at the Party; a Queer Men’s Guide to Loneliness and Healthy Connections est un ouvrage de bibliothérapie en anglais sur les hommes gais et la solitude et dont j’ai terminé la première version l’été dernier. Je suis, en passant, toujours à la recherche d’un éditeur pour ce projet!»

«Et je travaille actuellement sur un projet complémentaire à mon premier roman. Tout cela pour dire que ce n’est pas la dernière fois que vous entendrez parler de moi!»

«En attendant que mon deuxième (et troisième!) ouvrage soit publié, vous pouvez toujours me retrouver sur la saison 5 de mon balado Mental Health Much? qui débutera en octobre 2024.»

Tu y connais quoi, toi, à l’amour? de Vincent Francœur sera disponible en librairie au coût de 26,95 $ (papier) à compter du 8 octobre. Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions David.

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