«Maestro» des Grands Ballets à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts – Bible urbaine

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«Maestro» des Grands Ballets à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

«Maestro» des Grands Ballets à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Musique classique et danse contemporaine

Publié le 14 septembre 2024 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Sasha Onyshchenko

C’était le jeudi 12 septembre qu’avait lieu la rentrée culturelle des Grands Ballets. Pour l’occasion, la compagnie a présenté «Maestro», un ballet en quatre actes, tous chorégraphiés sur la musique classique de Beethoven, Mozart et Vivaldi. Les chorégraphes Jiří Kylián, Garrett Smith et Stephan Thoss ont pu partager leur vision par rapport au désir, à l’individualité et à la nature et l’Homme.

«Petite mort»

Cette chorégraphie de Jiří Kylián, exécutée sur les «Concertos pour piano No. 21 et 23» de Mozart, se voulait une représentation du désir et de l’intimité.

La mise en scène était efficace et nous permettait de nous concentrer sur les mouvements. Affublés de corsets blancs, des danseurs ont foulé les planches, armés d’un fleuret. Malheureusement, dès les premiers pas, force est d’admettre qu’ils n’étaient pas synchronisés. Par la suite, des danseuses les ont rejoints; c’est ainsi que des duos se sont formés.

Nous avons vu les corps des danseurs s’enlacer et s’entremêler. Nous pouvions percevoir le désir, mais pas forcément la volupté.

Ensuite, des danseurs qui semblaient, à première vue, habillés d’une longue robe bouffante noire et d’un corset noir ont cassé le rythme en faisant leur apparition sur la scène. C’est un subterfuge, les vêtements sont en fait un accessoire avec lequel ils ont dansé.

Cette rupture a toutefois revitalisé la pièce, mais ce ballet est pâle en comparaison des autres parties qui allaient suivre.

«Petite mort». Photo: Sasha Onyshchenko

«Tonnerre de silence»

Stephan Thoss a voulu explorer le lien fragile mais profond qui lie l’humanité à la nature. Des images d’une forêt, accompagnées d’un bruit de pluie, ont servi d’introduction à ce segment.

Par la suite, des danseurs ont partagé la scène, certains vêtus de blanc, d’autres de noir, et d’autres encore portaient des costumes qui ressemblaient à de la mousse et qui les couvraient de la tête aux pieds. Des parapluies suspendus complétaient ce tableau.

Très dynamique, la chorégraphie semblait très physique et émotionnelle à la fois.

Le public a pu s’imprégner de l’univers de Thoss, lequel a su transposer sa vision du lien qui existe entre la nature et l’humain. Il s’agit d’une relation compliquée et marquée par la confrontation. Cependant, leur union est inévitable.

Durant ce tableau, les spectateurs ont pu entendre les excellents «Concerto pour violoncelle en ré mineur», «Concerto pour deux violons en sol mineur» et «Concerto pour violoncelle en fa majeur» de Vivaldi.

«Tonnerre de silence». Photo: Sasha Onyshchenko

«Sechs Tänze»

Sechs Tänze est la deuxième chorégraphie signée par Jiří Kylián. L’artiste souhaitait mettre en juxtaposition le ludique, ainsi que les guerres et les révolutions du XVIIIe siècle, en Europe. Créé en ayant pour trame de fond «Six danses allemandes» de Mozart, ce segment était définitivement le plus amusant de la soirée.

Les danseurs, poudrés et arborant des perruques, ont su faire rire l’audience grâce à leurs taquineries et à leur jeu. Les fameuses robes longues bouffantes noires étaient de retour pour cette chorégraphie, ajoutant ainsi une couche supplémentaire de plaisanteries.

Cette pièce était beaucoup plus axée sur l’espièglerie que la tragédie; il était donc plus difficile de discerner la thématique de la guerre à travers celle-ci.

«Sechs Tänze». Photo: Sasha Onyshchenko

«Complete»

Garrett Smith a voulu présenter son hymne à l’affirmation de soi, et ce, en dépit de l’influence de la société et de ses diktats. Pour ce faire, il a choisi la «Symphonie No 5» de Beethoven.

Cette partie de la soirée fut envoûtante. Plus vive et plus colorée que les autres morceaux, Smith a su impressionner par sa capacité à allier l’abstrait et le concret.

Les danseurs, bougeant à l’unisson, ont su charmer l’auditoire avec des pas de danse tantôt dans une cadence plus rapide, tantôt plus lente, mais toujours en harmonie. Un changement de costumes en cours de route a permis de passer du terne au doré et au violet.

Seul bémol, l’éclairage était trop puissant et a aveuglé certains spectateurs durant la représentation.

La musique était bien interprétée, mais manquait d’intensité, ce qui est très rare de la part de l’Orchestre des Grands Ballets.

Les costumes, pour leur part, étaient très beaux visuellement, et la scénographie plutôt sobre a servi avec brio les chorégraphies.

«Complete». Photo: Sasha Onyshchenko

Dans l’ensemble, ce fut une belle soirée!

Le ballet «Maestro» des Grands Ballets en images

Par Sasha Onyshchenko

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    «Petite mort». Photo: Sasha Onyshchenko
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    «Tonnerre de silence». Photo: Sasha Onyshchenko
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