The Kills s’invite au MTELUS avec le groupe invité The Paranoyds

Mais heureusement pour The Kills, leur force première c’est le live, et c’est vraiment sur scène qu’ils s’épanouissent comme deux bêtes dans leur habitat naturel. Et la comparaison n’est pas si étonnante, puisque Jamie Hince et Alisson Mosshart, en concert, se métamorphosent en lions prêts à défendre leur territoire coûte que coûte.

À 21 h 15 précises, la paire a fait son entrée sur scène sur les notes de la doucereuse «Kissy Kissy», un retour en arrière d’une vingtaine d’années pour les fans de la première heure! Puis, «U.R.A. Fever» s’est fait entendre, en même temps que les cris et acclamations du public, et nous a replongés tête première dans Midnight Boom, pièce maîtresse de la formation parue en 2008.

Déjà, à ce moment-là, le duo était dans son élément, et ça se voyait; leurs corps suivaient, tout en rythme et en langueur, la mélodie, leurs têtes dodelinant de tous bords tous côtés, Jamie se prêtant à quelques pas de moonwalk, l’air rockeur, pendant que ses doigts parcouraient habilement le manche de sa guitare; et Alisson, fidèle à elle-même, bougeait comme une lionne aux aguets, les cheveux rebelles lui couvrant le visage.

Photo: Thomas Mazerolles

Un bloc de nouveautés nous attendait, cassant brièvement le rythme du train à grande vitesse dans lequel on venait de monter: «Love and Tenderness», «Going to Heaven», «103» et «New York» ont suivi, tous des morceaux du récent God Games. Leur interprétation a été un sans-faute et, malgré qu’on retienne surtout les bons riffs de Hince sur cette galette, le public attendait patiemment la suite.

L’attente en a valu la chandelle, puisque c’est la ballade «Baby Says», sortie en 2011, qui a marqué la cadence de belle façon, les voix de Hince et Mosshart s’agençant tel un charme; lui, avec son timbre grave et susurré, elle, avec sa voix émotive, comme à vif, et toujours aussi nonchalante.

Un menu varié, entre nouvelles pièces et succès intemporels, a par la suite varié les saveurs, de «Tape Song» à «Black Balloon», de «Fried My Little Brains», «Wasterpiece» et  «Kingdom Come» – ces deux dernières étant parmi les meilleures du dernier album –, jusqu’à une finale de haut calibre: «Doing it to Death», l’une des chansons les plus marquantes jamais écrites par le groupe, ainsi que «Future Starts Slow», pièce phare de Blood Pressures.

Franchement, la mise en scène simpliste – un simple rideau parsemé de brillants sur lequel se reflétaient les jeux de lumière – permettait au public de concentrer son attention sur l’essentiel et laissait toute la place aux musiciens, qui à eux seuls donnent un sacré show.

Il faut le voir, lui, s’échiner sur sa guitare jusqu’à obtenir le riff parfait, et elle, déverser ses paroles débordant d’émotion, d’amour blessé, de hargne contenue et de ressentiment refoulé, pour constater qu’une prestation bien rodée est de loin plus importante que tout le reste.

Photo: Thomas Mazerolles

Au final, The Kills n’a pas eu à patienter trop longtemps en coulisses, puisque les acclamations enthousiastes de la foule les ont forcés à revenir vite sur scène avant un au revoir déchirant. «Better Days», la stupéfiante «No Wow» et «Sour Cherry» attendaient les fans, en conclusion d’un set de 90 minutes bien tassées.

The Paranoyds: une saveur grunge s’invite comme amuse-gueule

Formation originaire de Los Angeles, The Paranoyds s’est avérée en soi une méchante belle découverte, puisque le quatuor a définitivement su charmer les Montréalais et Montréalaise, qui sautait et secouait la tête avec vigueur, avec ses sonorités grunge et punk arrosées d’influences 90’s et d’une présence scénique qui donnait l’envie de les aimer illico.

C’est que Lexi Funston (chant et guitare), Staz Lindes (chant et basse), Laila Hashemi (clavier) et David Ruiz (batterie) se trémoussent avec énergie et savent comment transmettre leur passion du grunge avec des mélodies qui restent en tête.

Mention spéciale aux titres «Freak Out», «Lizzie», «Glass» et «Courtney», des moments forts du spectacle.