LittératureRomans québécois
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D’enfers et d’enfants de Larry Tremblay
Larry Tremblay, l’un des auteurs les plus importants de la littérature québécoise contemporaine, sera de retour en octobre, cette fois avec un recueil de nouvelles présentant cinq tableaux de l’âme humaine, chacun plongeant dans les dédales de la détresse et du tourment sans porter de jugement sur les effarantes réalités dévoilées.
Un homme rencontre une jeune fille qui joue de l’orgue sous la glace d’une rivière gelée et revisite son passé. Un autre sombre progressivement dans une rumination paranoïaque et conspirationniste qui le mènera au pire. Un couple se déchire jusqu’au drame autour de l’identité de genre de son enfant. Un fils tourmenté confesse ses crimes sur la tombe de sa mère. Un garçon malmené devient le petit chien qu’il a rêvé de posséder…
Sous la plume acérée de Larry Tremblay, l’enfer et l’enfance s’enroulent l’un autour de l’autre jusqu’à ne former qu’un seul et même parcours redoutable.
D’enfers et d’enfants, Larry Tremblay, La Peuplade, 4 octobre, 23,95 $.
Autoportrait d’une autre d’Élise Turcotte
Dans ce livre qui ne se limite à aucune forme particulière, Élise Turcotte explore en toute liberté la vie de sa tante Denise Brosseau, et s’interroge quant à l’héritage laissé par cette femme mystérieuse décédée de manière tragique.
Denise Brosseau, née à Sorel en 1936, a vécu une vie fascinante, son destin ayant croisé celui, entre autres, de Gaston Miron, avec qui elle a entretenu une correspondance amoureuse, et d’Alejandro Jodorowsky, son mari. Au terme d’un long combat contre la dépendance et des troubles mentaux, elle s’est donné la mort à l’âge de 50 ans.
Élise Turcotte amorce ici une conversation sur la création artistique, la folie, la honte, la mort et la pensée, tout en faisant dialoguer une multitude de récits. Roman à saveur féministe, Autoportrait d’une autre retrace le parcours d’une oubliée et la rend plus vivante, plus présente que jamais.
Autoportrait d’une autre, Élise Turcotte, Alto, 29 août, 26,95 $.
Les détectives du vivant de Renato Rodriguez-Lefebvre
Renato Rodriguez-Lefebvre, doctorant en littérature à l’Université de Montréal, signe, avec cette œuvre à la prémisse pour le moins intrigante, son tout premier roman.
R., premier venu tout à fait ordinaire, est recruté comme agent par une organisation secrète, la Société des détectives du vivant, qui pratique le terrorisme dans le but de provoquer la création littéraire, et ce, à l’échelle planétaire. Cette société tentaculaire a également la prétention d’être à l’origine de tous les cataclysmes, révolutions, attentats, malheurs que le monde a connus, dans l’unique but de stimuler la littérature.
Sans avoir vraiment donné son consentement, R. est happé dans une spirale d’événements qui l’amèneront à perdre tous ses repères.
Suivant les mille détours de son imagination débordante, Renato Rodriguez-Lefebvre s’interroge sur le pouvoir créateur de la littérature et sa lame à double tranchant. Le résultat: un roman délirant qui repousse sans cesse les limites de la pensée, à l’aide d’un éventail de phénomènes plus étranges les uns que les autres.
Les détectives du vivant, Renato Rodriguez-Lefebvre, La Mèche, 23 août, 22,95 $.
La version qui n’intéresse personne d’Emmanuelle Pierrot
Sacha a tout juste 18 ans lorsqu’elle part explorer le Canada sur le pouce, accompagnée de son meilleur ami d’enfance, Tom. Ils aboutiront à Dawson City, au Yukon, où ils trouvent leur place au sein de la communauté de punks et de vagabonds qui y réside. Au bout de plusieurs années de cohabitation avec leur chienne-louve Luna, Sacha tombe amoureuse d’un autre: Tom se sent trahi, et salit sa réputation auprès du village, lequel a tôt fait de choisir son camp. Lorsque la pandémie frappe, Sacha se retrouve isolée et se laisse anéantir par le procès qu’on dresse contre elle.
La version qui n’intéresse personne raconte l’histoire d’une victime imparfaite à qui l’on donne à tort le rôle du bourreau. Cri du cœur de celle que personne ne veut entendre, il s’agit d’une ultime tentative d’être comprise, crue, aimée, vue. Un témoignage fictif mais non moins important pour comprendre ce qui pousse les humains à commettre des atrocités en demeurant convaincus d’exercer la justice et leurs droits fondamentaux.
Ce premier roman d’Emmanuelle Pierrot fera certainement beaucoup jaser en raison de la myriade de questions humaines profondes et complexes qu’il déploie, et de la plume enlevante de l’autrice.
La version qui n’intéresse personne, Emmanuelle Pierrot, Le Quartanier, 11 septembre, 31,95 $.
Peau-de-sang d’Audrée Wilhelmy
La plumerie d’un village mystérieux, campé dans le Québec rural du 18e siècle, attire les désirs de tous ses habitants. Peau-de-sang, plumeuse libre de corps et d’âme, femme ensauvagée aux airs de diablesse, y enflamme les esprits et surtout les corps. Elle soigne les vivants de son peuple en portant les interdits qu’ils n’osent transgresser. Si chez elle le maire, le médecin, le notaire, le ferblantier et le facteur viennent payer leur plaisir en espèces ou en fourrures, les femmes y découvrent comment vibrer enfin au diapason de leur sexe.
Conte sur l’émancipation féminine et ode à la véhémence du désir, Peau-de-sang révèle une autrice au sommet de son art: son pouvoir d’évocation et son souffle poétique se font plus forts que jamais, à mesure que le récit progresse.
Un roman qui donne espoir, en cette période où certains droits des femmes, comme le droit à l’avortement, connaissent un recul politique important: il montre qu’une fois l’émancipation féminine atteinte, ce que les femmes ont acquis ne peut leur être enlevé, ne peut cesser d’être transmis.
Peau-de-sang, Audrée Wilhelmy, Leméac, 6 septembre, 24,95 $.
La blague du siècle de Jean-Christophe Réhel
Louis, 35 ans, caresse le rêve de devenir humoriste. En attendant, il travaille comme caissier chez Tim Hortons, et demeure avec son père atteint d’un cancer du cerveau en phase terminale ainsi que son frère schizophrène. Ce frère, qu’il adore, est pour l’instant son seul public. Louis est loin d’être heureux, mais l’humour qu’il sait trouver dans l’absurdité de l’existence, et sa tendance à chercher le bon côté des choses le sauvent.
Jean-Christophe Réhel s’éloigne par la forme, avec ce nouveau roman, de son précédent et acclamé Ce qu’on respire sur Tatouine, pour lequel il avait remporté le Prix littéraire des collégiens. Rythmée par de courts chapitres allant de catastrophe en catastrophe, cette nouvelle œuvre invite à une lecture à la course.
La blague du siècle est un roman triste qui traite d’amour fraternel, de précarité et de deuil d’une manière si sensible et remplie d’humour nuancé qu’elle suscite autant les rires que les larmes.
La blague du siècle, Jean-Christophe Réhel, Del Busso, 23 août, 25,95 $.
Les ombres familières de Vincent Brault
Vincent Brault, auteur des romans Le cadavre de Kowalski, La chair de Clémentine et Le fantôme de Suzuko, est de retour avec un recueil d’histoires de fantômes. Au terme d’une enquête d’envergure, qui lui aura pris environ cinq ans, l’écrivain a recueilli plus de 300 témoignages: 90 d’entre eux ont été retenus pour former cette nouvelle œuvre littéraire.
Ces témoignages diversifiés racontent le quotidien le plus banal comme les événements les plus surnaturels, et vont du tragique à l’émouvant, en passant par le comique. Morts qui reviennent, attaques d’oiseaux inexpliquées, chien au regard humain; écoles, bungalows, manoirs, tous hantés. Noyades et naissances, peines d’amour, coups de foudre, coups de chance et de malchance.
Ce sont des histoires secrètes qui permettent de dire ce qui, autrement, ne se dit pas, de passer par des détours pour parler de soi, sans se perdre.
Les ombres familières, Vincent Brault, Héliotrope, 3 septembre, 25,95 $.
Les prophéties de la montagne de Pattie O’Green
L’autrice de Mettre la hache et Manifeste céleste présente cet automne un guide de survie précieux pour naviguer à travers les complexités du monde. Un récit qui donne envie d’être lu et relu des centaines de fois.
Les prophéties de la montagne raconte l’histoire de jeunes filles qui trouvent une «carte des feux» sur une montagne urbaine. C’est le point de départ pour l’une d’entre elles qui explorera longuement les sentiers de ce milieu naturel afin de trouver des réponses à ses questions sur notre relation à la nature mais aussi sur l’amour, l’art et l’amitié.
Puisant autant dans l’histoire que dans les connaissances du monde naturel et de la philosophie Les prophéties de la Montagne est un récit d’aventures et de découvertes qui met en lumière les intuitions nombreuses qui guident nos parcours intimes.