Littérature3 bonnes raisons de
Crédit photo : Mathilde Corbeil
Une amitié inébranlable
Si Copilotes nous donne envie de découvrir les tomes qui le précèdent, nul besoin d’avoir lu ces derniers pour le comprendre et l’apprécier. Tandis que les deux premiers livres s’intéressaient individuellement aux filles, ce dernier opus explore leur amitié en profondeur.
Les retours constants vers le passé qu’effectue habilement Sophie Laurin permettent d’en apprendre plus sur la manière dont la complicité de Sarah et Marjorie est née et s’est consolidée jusqu’à ce qu’elles deviennent des meilleures amies qui habitent, voyagent et partagent tout ensemble.
Ces anecdotes de leur adolescence, combinées à la trame narrative du récit de leur voyage à Barcelone, révèlent une relation sincère, bâtie sur le respect, l’ouverture, la franchise et la solidarité.
Marjorie et Sarah se sont rencontrées alors qu’elles n’avaient que douze ans, à leur première journée dans le monde intimidant du secondaire.
Ensemble, elles ont surmonté tous les défis habituels du parcours menant à la vie d’adulte. Elles sont passées de colocataires de casier à colocataires d’appartement, au cégep à l’université. Elles se sont épaulées, n’ayant jamais peur de se dire la vérité, à travers des relations amoureuses difficiles et décevantes. Grâce à leurs soirées «pédicures et points noirs», une occasion ponctuelle de se tenir au courant de leurs vies et de se détendre, leur amitié a perduré à travers les années bien occupées du baccalauréat.
Sarah et Marjorie sont un modèle d’amitié saine et positive dont chacun peut s’inspirer, que l’on ait ou non le même âge qu’elles.
Un voyage vers le passé
Lorsqu’on lit la quatrième de couverture de Copilotes, on sait tout de suite qu’un voyage à Barcelone nous attend. Cependant, ce dernier n’est pas le seul voyage proposé par le roman: l’action est campée dans les années 2008, ce qui ravira certainement les nostalgiques de la maison Columbia et des cafés Internet. Il y a quelque chose de rafraîchissant à ce récit où les cellulaires ne sont pas présents, mais plutôt remplacés par des messages laissés aux boîtes vocales de téléphones fixes, des courriels et des cartes routières pour se repérer.
Les retours en arrière, à chaque fin de chapitre, permettent de voyager encore plus loin, soit jusqu’aux années 90, alors que Marjorie et Sarah étaient adolescentes. Les références en lien avec la télé, la musique au cinéma et tant d’autres éléments culturels abondent.
Sophie Laurin possède un talent rare pour susciter la nostalgie chez ses lecteurs. Et, pour celles et ceux qui n’ont pas connu cette belle époque, ce livre est une entrée en matière tout indiquée.
Une lecture reposante
Copilotes est un livre d’une grande simplicité, qui n’a besoin d’aucun détour ni artifice pour toucher droit au cœur, parce qu’il traite de questions universelles: l’entrée dans la vie d’adulte et les angoisses, péripéties et découvertes que cette période entraîne. Chacun peut trouver matière à se reconnaître dans les péripéties des deux protagonistes.
Ce qui est particulièrement touchant au sein de ce roman, c’est la manière décomplexée, légère et lumineuse avec laquelle il aborde ces sujets. Aucun événement grave ne se produit, aucune lourdeur n’est présente. Cela donne confiance qu’il est possible de passer à travers les obstacles de la vingtaine et d’en ressortir triomphant, comme Sarah et Marjorie semblent l’être à la fin du récit.
Il s’agit d’ailleurs du point final des aventures de ces personnages, il n’y aura pas d’autre tome après celui-là! Sophie Laurin souhaitait laisser ses filles à un moment de leur vie où elles sont bien: d’autres défis les attendent, mais la fin du roman indique qu’elles vont trouver leur chemin, leur bonheur.
Leur voyage marquait à la fois la fin d’une étape et le début d’une autre, qui semble déjà remplie de lumière.
En somme, Copilotes est une lecture drôle, touchante et qui se traverse aisément, idéale pour passer un bon moment quand on a envie de se détendre.