Greta Van Fleet au Centre Bell: coulés dans le rock

Hannah Wicklund: sortie d’une autre époque

La tâche d’ouvrir la soirée est revenue à la jeune chanteuse américaine Hannah Wicklund. Âgée d’à peine vingt-cinq ans, ses influences musicales ont toutefois connu leurs périodes de gloire bien avant sa naissance!

Chanteuse à la voix puissante, elle manie également très bien la guitare. C’est un peu comme si on avait droit aux sœurs Wilson du groupe Heart en une seule personne. On reconnaît aussi ici et là des influences de Stevie Nicks et de Janis Joplin dans sa façon de chanter.

Hannah Wicklund s’est même permis un solo de talk-box dont Peter Frampton serait fier. Son blues rock ne présentait rien de très original, mais sa livraison était fort réussie!

The Pretty Reckless. Photo: Thomas Mazerolles

The Pretty Reckless: une prestation courte mais efficace

C’est le groupe The Pretty Reckless qui poursuivait cette soirée de rock, et les membres ont relevé le défi de belle façon. Ils ont entamé leur tour de chant avec trois chansons tirées de leur plus récent album. Ça peut être un choix un peu casse-gueule, mais la foule a bien répondu à l’appel.

Si les nouveaux morceaux ont été bien reçus dans l’ensemble, ce sont les plus anciennes chansons comme «Heaven Knows» et «Make Me Wanna Die» qui ont reçu le plus bel accueil. Comme mentionné ci-haut, ce fut une prestation efficace, mais un peu (trop) courte.

Un spectacle où ils seraient la vedette dans une plus petite salle aurait été plus intéressant en soi, mais le public, déjà nombreux dans l’attente du clou de la soirée, semble avoir tout de même apprécié, et c’est l’important.

Greta Van Fleet: déjà des vétérans!

Lorsque Greta Van Fleet a enfin mis les pieds sur scène vers 21 h 15, la foule les a accueillis à bras ouverts.

Dès le premier morceau, «Built by Nations», on a vite réalisé que le groupe avait déjà acquis, en peu de temps, une importante base de fidèles. D’ailleurs, c’était surprenant de voir la démographie dans le Centre Bell. On y trouvait bon nombre de vieux rockers courant après l’aura de Led Zeppelin, mais il y avait autant, sinon plus, de jeunes entre 15 et 30 ans.

La performance du groupe nous a ramenés à une époque lointaine: jeux de lumière, explosions, feu et fumée ont été utilisés à outrance, et ce, tout au long du spectacle.

Et musicalement, les gars ont clairement écouté The Song Remains the Same en boucle durant leur jeunesse. Les chansons sont étirées au maximum, il y a plusieurs jams, des solos de guitare, des solos de drum, des envolées vocales…

Greta Van Fleet. Photo: Thomas Mazerolles

Il n’y a tellement plus d’artistes qui embrassent cet aspect over the top lors de leurs spectacles que Greta Van Fleet en devient presque original dans le paysage musical actuel.

Et le plus surprenant, c’est qu’à leur jeune âge (ils ont entre 23 et 26 ans), les membres du groupe paraissent tout à fait à leur place dans cet environnement. En effet, ils ont une présence scénique de vétérans.

Greta Van Fleet ne réinvente clairement pas la roue musicalement parlant, mais les membres du band donnent un spectacle diablement divertissant comme il ne s’en fait plus de nos jours.

En résumé

Si vous aviez un doute comme quoi Greta Van Fleet est le nouveau groupe chouchou de CHOM, l’intervention des animateurs de la station entre les groupes nous l’a vite confirmé.

Et n’y a rien de mal à ça. Le support de la station montréalaise est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Greta Van Fleet peut se permettre de jouer au Centre Bell au lieu du MTELUS après seulement deux albums.

Ce qui est le plus encourageant d’une telle soirée, c’est de voir que trois artistes rock qui sont apparus il y a moins de quinze ans réussissent à se produire au Centre Bell… et n’y paraissent pas du tout hors de leur ligue.

Particulièrement dans le cas des têtes d’affiche.

Greta Van Fleet a sorti son deuxième album, The Battle at Garden’s Gate, en 2021. À voir la réaction de la foule présente ce jeudi, ce sera un groupe à suivre au cours des prochaines années.