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Crédit photo : Vanessa Leclair
Metric vole la vedette
Inutile de dire qu’Emily Haines et sa bande de Metric ont littéralement volé la vedette, offrant un excellent programme musical de fin de soirée ayant sans conteste ravi les fans présents. Il n’y a pas à dire: le quatuor de Toronto sait comment faire lever le party, et la prestance de l’unique électron féminin au sein du groupe a suffi à envoûter l’auditoire. Haines est une vraie bête de scène et elle arrive à faire des miracles même avec ses talons hauts, sautillant habilement pour donner l’envie au public de se laisser aller et de danser au rythme des mélodies. Et Metric ne manque pas de chansons rythmées et dynamiques dans son répertoire!
Haines et ses comparses ont toutefois décidé de casser la glace tout en douceur hier soir, commençant leur prestation avec «Nothing But Time», la pièce finale de leur plus récent albumSynthetica. Ils ont ensuite modifié drastiquement l’ambiance avec l’énergique «Youth Without Youth», avant de poursuivre leur lancée avec «Help I’m Alive». Ils ont revisité brièvement leur carrière en offrant un tour d’horizon de leur discographie; de «Dead Disco» et son introduction allongée, à «Sick Muse et sa finale très électro, en passant par «Gold Guns Girls», «Breathing Underwater» et «Dreams So Real».
L’album Live it Out a toutefois été pas mal mis de côté, et c’est bien dommage!, mais Metric déçoivent rarement en concert, leur prestation d’hier soir ressemblant davantage à celle, marquante, qu’ils avaient offert à Osheaga en 2013, et non celle, décevante, qu’ils avaient livré devant un Centre Bell à moitié vide, en novembre 2012.
Death From Above 1979: raviver la flamme
Un des concerts les plus attendus était certainement celui de Death From Above 1979, qui ont récemment effectué un retour en studio des plus surprenants, et ce, dix ans après la parution de leur mythique You’re a Woman, I’m a Machine. Et c’est justement cette plus récente galette, intitulée The Physical World, que le tandem de Toronto a mis de l’avant durant près d’une heure, laquelle démontre une bonne évolution pour le duo qui n’a jamais eu l’habitude d’offrir des pièces au canevas complexe. Avec ce deuxième album, DFA 1979 ont adopté un tournant plus mélodieux et moins agressif, aiguisant leurs mélodies dance-punk pour qu’elles glissent mieux sur écoute et qu’elles écorchent moins les tympans des auditeurs.
Les pièces «Right On, Frankenstein!» et «Gemini» en sont de parfaits exemples, la voix de Sebastien Grainger étant moins agressive qu’avant et plus harmonieuse également. La basse beurrée de distorsion de Jesse F. Keeler n’a pour sa part pas changé d’un cheveu, et c’est probablement ce qui a le plus fait plaisir aux fans: en effet, comment ne pas avoir l’envie de sauter en écoutant «Romantic Rights», «Blood On Our Hands» et «Little Girl»? Impossible! Cependant, quelques défauts techniques auront quelque peu nui à leur prestation, envoyant quelques plaintes de micro aux oreilles sensibles des mélomanes.
Neutral Milk Hotel: une prestation satisfaisante mais qui a pourtant cassé le rythme
Un bien drôle de choix de placer Neutral Milk Hotel entre Death From Above 1979, qui a rudement bien réchauffé l’ambiance extérieure, qui frôlait les dix degrés Celsius!, et Metric, qui allait assurément offrir un programme qui n’allait certes pas décevoir. Mais le statut de groupe mythique de Jeff Mangum et sa bande a forcé les organisateurs à leur offrir une vitrine de choix comme avant-dernier groupe à se produire au MRCY.
Mangum est d’abord monté seul sur scène pour livrer, en formule acoustique, la pièce inédite «I Will Bury You in Time», qu’il a enregistrée en concert sur l’album Live At Jittery Joe’s, en 2001. Les autres musiciens sont ensuite montés sur scène pour le rejoindre et présenter plusieurs titres d’In the Aeroplane Over the Sea. Entre quelques notes de banjo, de violoncelle, de guitare et de basse, le groupe de rock indépendant, toujours très coloré et hippie, n’a certainement pas déçu, mais définitivement son programme musical aurait été mieux accueilli dans l’intimité d’une salle de spectacles.
The Barr Brothers et Foxtrott: short and sweet
Tout juste avant, The Barr Brothers ont livré une prestation-éclair, tellement qu’on en aurait pris au moins une demi-heure de plus. N’ayant pas beaucoup de temps au compteur, le groupe a livré un bref aperçu de Sleeping Operator, avec les titres «Even the Darkness Has Arms» et «Half Crazy». Malheureusement, les succès de leur album homonyme ont été complètement écartés du programme et c’est ce qui a manqué à leur prestation: au minimum un titre connu qui aurait décuplé le plaisir. Ce n’est que partie remise, car le groupe foulera à nouveau les planches du Métropolis le 6 novembre prochain.
Après les performances de Caravane et Thus Owls, c’est la formation électro-pop montréalaise Foxtrott qui s’est pointé le bout du nez devant une foule clairsemée d’à peine cinquante personnes, offrant les trois titres de son EP Shields. Un peu dans la même lignée que Mozart’s Sister, la formation de MH Delorme offre des mélodies dansantes et plus accessibles, toujours bien rythmées par un clavier qui prend toute la place. Ce fut assez short and sweet, l’absence de Sky Ferreira ayant fait quelques mécontents, mais on se console au moins d’avoir pu faire une découverte de plus, et bien de chez nous!
L'avis
de la rédaction