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Crédit photo : Tous droits réservés @ATSA, quand l'Art passe à l'Action
L’art, une puissance pour transmettre des valeurs sociales
Fondé en 1997 par Annie Roy et Pierre Allard, ATSA, Quand l’Art passe à l’Action est un organisme à but non lucratif qui a pour mission première de sensibiliser la population à des causes multiples actuelles, notamment l’environnement, le féminisme, le pacifisme et les droits de la personne, et ce, par l’entremise de l’art. Leurs événements et installations sur la place publique ont donc pour objectif d’attirer l’attention des passants et de les éveiller sur un sujet d’actualité pour qu’ils se sentent davantage concernés.
«Pour nous, c’est un privilège de pouvoir s’exprimer à travers un médium qui rejoint des gens dans la rue. L’art est un véhicule pacifiste et un médium qui peut exprimer des choses avec une nuance, sans être seulement informative, comme dans les médias qui viennent nous chercher avec notre vécu, nos expériences et par la beauté aussi. Le désir de préserver l’environnement, c’est aussi le désir de préserver la beauté du monde. Suivre un parcours d’art monumental, c’est se promener dans plus grand que soi, c’est faire la rencontre des autres et ouvrir des fenêtres de réflexions qui nous font grandir», nous confie Madame Roy.
«Le grand voyage»: découvrir différentes cultures à travers l’histoire et la cuisine
ATSA a été récipiendaire de la Médaille de la Paix du YMCA pour «Cuisine ta ville» en 2019. Cette 3e édition, présentée d’ici quelques jours et qui s’intitule «Le grand voyage», est un événement culturel gratuit ayant pour thème le voyage et le deuil au sens des enjeux migratoires. Ce n’est pas un hasard si cette thématique a été choisie en temps de pandémie, puisque cette nouvelle réalité nous touche tous, comme le mentionne la directrice générale et artistique: «L’idée du voyage m’a beaucoup inspirée. “Le grand voyage” est aussi le voyage final, donc le deuil. La réflexion sur le deuil m’est apparue au-delà du lien avec tout ce que nous vivons en raison de la pandémie. Comment peut-on connecter davantage avec ce que vivent les personnes immigrantes? On n’a pas pu, nous non plus, serrer dans nos bras nos proches, travailler comme avant, faire nos activités. Toutes ces adaptations-là sont des deuils et une manière de, peut-être, encore là, connecter davantage avec l’autre, qui vit quelque chose de différent de soi.»
En effet, la situation actuelle nous force à ouvrir les yeux sur des réalités qui nous étaient alors inconnues. C’est une occasion en or d’élargir nos horizons et de repenser notre société afin qu’elle soit meilleure et plus représentative de nos valeurs et de nos convictions sociales. «Ça nous amène de l’empathie, de la compréhension et un sentiment que ces personnes-là sont fortes, qu’elles sont résilientes, qu’elles ont du courage, que nous sommes chanceux d’avoir près de nous des personnes aussi extraordinaires, d’être passés à travers autant de difficultés sans se plaindre, en plus de se donner à 110% pour refaire sa vie et donner le meilleur à leurs enfants. Ce sont des citoyens exemplaires et généreux de leur personne. C’est ça qu’il faut voir, même si c’est rarement ce qui est dépeint.», constate Madame Roy.
Une programmation diversifiée en arts visuels, conférences et ateliers en direct de chez soi
Ainsi, «Le grand voyage» est présenté en trois volets: artistique, relationnel et culinaire. La première partie consiste en une exposition extérieure sur la Place des festivals afin de rassembler des œuvres impressionnantes et inusitées. Nous pourrons y retrouver, entre autres, l’œuvre Six pieds sous ciel, une installation d’ailerons d’avion d’Annie Roy et la représentation d’un coucher de soleil par Niap Sanders. Les matériaux ont d’ailleurs été fournis par l’organisme Aerocycle, spécialisé dans le recyclage de pièces d’avions.
Plusieurs autres œuvres vous attendent, dont les souliers oiseaux de Maria Ezcurra, les conteneurs de Renaud Philippe et Camille Courier, l’autobus de Maliciouz, les reproductions de Jinyoung Kim, l’avion de papier d’Atelier MAP, les valises de Georgia Volpe, les cônes de mémoire de My-Va Dam, le vélo maison de Phil Allard et le navire naufragé de Wartin Pantois.
Afin de respecter les mesures sanitaires, des bénévoles guideront les participants à travers le parcours extérieur, plutôt vaste, et plusieurs stations de lavage des mains se trouveront sur le chemin. De belles découvertes sont promises, et ATSA vous invite à prendre un temps pour contempler et pour vous imprégner de ces histoires.
Si vous désirez vous impliquer dans le projet, vous pouvez vous inscrire pour faire partie de ces bénévoles qui guideront les participants lors de l’événement qui se tiendra durant trois jours.
En seconde partie, les gens sont invités à participer aux quatre conférences virtuelles sur l’espace Zoom, de touchants témoignages qui amènent à mieux comprendre différentes réalités autour de soi.
- Quand la mort frappe l’immigrant: expériences des endeuillés, place des rituels funéraires et défis – Lilyanne Rachedi et Mariza Rosales Argonza
- Diversité et vivre ensemble – Lenine Nankassa Boucal
- Le voyage le plus difficile: une conférence du HCR – Denise Otis
- Table ronde sur le film Le choc migratoire – Muriel Bittar et Anne-Marie Bellemare
Il sera également possible de participer à trois ateliers à faire soi-même, du confort de son foyer.
Un atelier sur la création d’un autel miniature (tradition mexicaine).
Un atelier de création à partir d’objets trouvés (tradition colombienne).
Un atelier de papier découpé symbolisant la migration des oiseaux entre le Québec et le Mexique.
Des films de l’ONF racontant des histoires de migration seront également libres d’accès: Loin de Bachar, Sortir de l’ombre, 19 jours, Le chemin rouge, Choc migratoire, Errance sans retour et Les enfants de la guerre: pour changer le monde.
Finalement, selon Madame Roy, une autre manière de voyager se trouve dans notre assiette: «La cuisine, c’est l’une des premières manières de voyager dans le monde, entre les cultures et de se connecter. Sérieusement, on a tous un plat préféré, et il peut venir de n’importe quel endroit dans le monde. Pour cela, la nourriture est notre premier grand voyage!»
Des «Party de cuisine», aux côtés de restaurateurs renommés tels que Gaëlle Cerf et Paul Toussaint, auront lieu en ligne par l’entremise de Facebook Live. Les listes d’ingrédients seront publiées à l’avance pour celles et ceux qui souhaitent reproduire les recettes en direct.
- Faisenpour2
- Food’elles
- Un rêve dans votre assiette
«Cuisine ton quartier», un parcours immersif au cœur de la métropole
Le 13 mai marquera également le lancement de trois parcours balados «Cuisine ton quartier», avec le soutien du Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM), du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration ainsi que du Conseil des arts de Montréal. Ces parcours pourront être réalisés sur place, dans les sept parcs choisis à cet effet. Une signalétique est prévue ainsi que des codes QR pour vous guider dans cette aventure.
Sinon, il vous est également possible de vivre l’expérience de la maison, où vous pourrez écouter les 82 entrevues relatant des histoires de vie. Vous trouverez les balados sur la plateforme Web d’ATSA ainsi que sur Spotify ou toute autre plateforme numérique sous le nom «Cuisine ton quartier».
Mme Annie Roy vous invite donc à profiter de cette nouvelle série de balados: «Ça nous incite à mieux connaître notre Montréal. Si on ne peut pas voyager à l’international, eh bien, au moins, on peut voyager sur notre île, aller découvrir les parcs et ces histoires de vie. Ce qu’on peut écouter à travers les balados, ce sont des artistes qui ont une démarche, qui ont valorisé les personnes immigrantes autour d’eux, ou qui sont eux-mêmes des artistes réfugiés ou immigrants et qui ne demandent qu’à se faire connaître.»