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Crédit photo : Tous droits réservés @ Éditions du Fallois
«Dans le roman, l’écrivain, à la recherche d’une explication, va interroger le concierge de l’hôtel» – Scarlett Leonas
Vous vous demandez qui est Scarlett? C’est une Londonienne, femme de Lord Leonas, et cliente de l’hôtel, que Joël Dicker – pas le vrai, mais le personnage mis en scène – rencontrera au restaurant du Palace. De fil en aiguille, et d’insistance en insistance, Scarlett Leonas s’immiscera dans l’intimité de l’écrivain pour devenir en quelque sorte son enquêtrice adjointe, elle qui semble limite plus déterminée que lui à lever le voile sur l’énigme de la chambre 622. Et c’est ainsi, et grâce à la motivation du tandem, que les pages se noircissent petit à petit et que naît une histoire en devenir… Et quelle histoire!
J’avoue n’avoir eu aucune attente particulière en m’immisçant à pas feutrés dans ce qui allait être mon tout premier Dicker. L’auteur de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, que je découvrais à peine, a toutefois réussi ce pari non négligeable de capter mon attention en quelques pages, avec une construction narrative qui m’a aussitôt séduite.
Mais revenons à l’histoire, si vous le voulez bien. Je n’entrerai toutefois pas trop dans les détails, au risque de divulgâcher le plus important! Ainsi, c’est en parallèle de l’enquête de nos deux inspecteurs amateurs, qui se déroule en 2018, qu’on apprivoise les protagonistes et banquiers Macaire Ebezner et Lev Levovitch – sans oublier celui du richissime Siniore Tarnogol – qui formeront, autour de la nomination du futur président de la Banque Ebezner, une espèce de triangle des Bermudes, où la vérité sera avalée à travers un habile jeu de pouvoir, de trahisons et de dissimulations.
Ainsi, une mosaïque de personnages clés mais secondaires – Anastasia, Arma, Jean-Bénédict, Cristina, Horace, Abel, monsieur Rose, Sagamore, Sol et plus encore – s’étale devant nos yeux, brouillant les pistes, de par leur nombre et leurs motivations personnelles, transformant ainsi cette histoire en un véritable microcosme où chacun tente de tirer son épingle du jeu. Oui, il y a du monde à’ messe, comme on dit en bon québécois, et c’est ce qui rend cette histoire si complexe à déchiffrer.
Et c’est là où j’ai tiré mon plus grand plaisir de L’Énigme de la chambre 622: on doit prendre notre mal en patience et revivre, par succession de flashbacks, le récit des sept jours qui précèdent le fameux matin du dimanche 16 décembre, là où quelqu’un a perdu la vie tragiquement.
Oui, la vérité derrière ce crime se fait largement désirer, et c’est possiblement la raison pour laquelle je suis quand même arrivé essoufflé en bout de piste, malgré mon plaisir évident, mais le hic, à mon avis, ce sont les multiples coups de théâtre à n’en plus finir, comme dans un vaudeville, qui font qu’après plus de 500 pages, je commençais à avoir plus que hâte d’enfin connaître la vérité.
Si vous aimez les multiples rebondissements et revirements de situation, vous allez prendre un malin plaisir à dévorer cet efficace page turner.
«L’Énigme de la chambre 622» de Joël Dicker, Éditions de Fallois, 569 pages, 34,95 $.
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