LittératureL'entrevue éclair avec
Crédit photo : Kelly Jacob
Sarah-Maude, après avoir lancé ton blogue littéraire Les Fourchettes en 2010, tu as continué sur ta lancée avec l’écriture de plusieurs romans, nouvelles et scénarios de séries web ou télévisuelles. On est curieux: d’où t’est venue la piqûre pour l’écriture, et quel a été ton déclencheur pour te lancer et partager tes premiers textes?
«Mon envie d’écrire vient assurément de mon besoin de me faire entendre, qu’on m’écoute, qu’on m’aide à décortiquer ce que je ressentais, toute petite.»
«Je suis une hypersensible et j’ai besoin, depuis toujours, de comprendre ce qui se passe dans mon cœur.»
Jusqu’à présent, il semblerait que ta propre vie – et ses aventures parfois rocambolesques – ont été des sources d’inspiration majeures dans tes processus de création et d’écriture. Qu’est-ce qui fait, selon toi, que ton histoire s’est aussi bien prêtée à être racontée et à autant toucher tes lecteurs.trices?
«Je crois que c’est parce que je raconte tout avec le plus d’authenticité possible, je n’ai que très peu de pudeur quant à ce que je vis ou ce que je ressens.»
Ton livre Les Fourchettes: Une vingtaine complexe et sensuelle vient tout juste de paraître aux Éditions Hurtubise. Tu y as regroupé le meilleur de tes textes publiés sur ta plateforme web, de façon à offrir un condensé de ta vingtaine riche en anecdotes croustillantes et touchantes. À l’aube de ta trentaine, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire cette rétrospective, et que retiens-tu tout particulièrement de cette décennie?
«J’avais envie d’honorer la forme littéraire des Fourchettes, que j’avais mise de côté depuis quelque temps pour écrire de la télé. Et d’un côté plus émotif, j’avais besoin de célébrer la jeune femme maladroite qu’on est (pas mal toutes) durant cette décennie formatrice.»
«Je voulais constater le chemin parcouru, mais aussi les failles qui nous habitent encore, comme femmes, à mesure qu’on approche la trentaine. J’admire beaucoup ça chez les femmes, cette capacité et ce besoin de toujours grandir et de se remettre en question. C’est une immense richesse.»
Pourquoi avoir décidé de ne garder que 24 histoires courtes, et quel a été le plus grand défi pour toi à travers la relecture et le choix de ces tranches de vie à rassembler dans un seul et unique livre?
«Le choix des histoires s’est fait assez naturellement; au fil des années, certaines «fourchettes» se sont avérées plus populaires ou plus évocatrices pour les lectrices et les lecteurs, et je ne voulais pas snober ça. Les histoires choisies sont celles qui en disent le plus sur la femme que j’étais à cette époque-là.»
«Ça a été somme toute un projet assez smooth à réaliser; j’avais envie de le faire, c’était le bon moment, le bon timing. J’avais assez de recul sur toute cette écriture pour ressentir beaucoup de tendresse pour la femme qui écrivait ces mots-là. Ce qui est difficile, c’est d’assumer, d’accepter la fin d’une époque, celle du blogue!»
Alors que tu viens de fêter tes 30 ans cette année, comment entrevois-tu les prochaines années, et quels sont tes futurs projets à plus ou moins long terme? On aimerait aussi connaître trois adjectifs qui te viennent en tête pour qualifier cette nouvelle décennie qui commence!
«J’ai envie de continuer à travailler sur moi pour devenir une meilleure femme, autrice, scénariste, féministe, actrice, amie, sœur, amoureuse, alliée.»
«Je ne veux rien prendre pour acquis; m’informer, contribuer, continuer de créer des espaces sécuritaires où on peut lire ou discuter ou témoigner de choses qui sont parfois plus difficiles à verbaliser sur la place publique ou dans les médias.»
«Je veux continuer de parler d’amour (de tous les genres), je veux écrire et prendre soin de moi.»