LittératureDans la peau de
Sophie, tu es diplômée du baccalauréat en télévision de l’Université du Québec à Montréal, et depuis la fin de tes études, tu travailles comme journaliste et rédactrice. Et si nos sources sont bonnes, et qu’il n’y a pas une autre Sophie Laurin, sauf celle qu’on connaît et qu’on ne nommera pas!, tu as collaboré à 7 jours et à Vrak.tv, et au magazine Cool, auquel tu travailles toujours! Quand as-tu eu le déclic pour l’écriture, en fait?
«C’est au cégep, dans un cours de création littéraire du profil Arts et Lettres, où l’on devait imaginer un début de roman, que je suis tombée en amour avec l’écriture. L’idée d’écrire un livre a alors commencé à germer dans mon esprit. Ensuite, j’ai tenu un blogue où je racontais mes états d’âme de manière humoristique, mais il ne passera pas à l’histoire… À l’université, ce sont les cours où l’on devait créer du contenu qui m’accrochaient le plus. Quand j’ai commencé à faire de la pige pour le web et pour divers magazines, même si mon mandat était de nature journalistique, j’étais motivée à rendre mes textes les plus divertissants possibles. J’ai toujours aimé raconter des histoires.»
Le 24 juin, les Éditions Hurtubise publiaient ton premier roman En route vers nowhere, une ode à un amour de jeunesse et aux couples modernes, avec leurs imperfections et leurs ambiguïtés, et à ces années où l’on pouvait encore chanter sur des compilations gravées sur CD, les vitres baissées et les cheveux au vent. D’où t’est venue l’idée d’écrire cette histoire que tu as ancrée en 2007?
«À la base, j’avais envie d’écrire une histoire de voyage, mais je ne savais pas quelle forme lui donner. Puis, je me suis mise à penser à certains voyages en voiture que j’avais faits dans le passé et l’idée du road trip s’est imposée d’elle-même. Je trouvais le sujet tellement riche, parce que tout peut arriver quand on part à l’aventure sans trop savoir où l’on s’en va, surtout quand on fait le voyage à bord d’une vieille voiture rouillée qui menace de rendre l’âme d’un moment à l’autre.»
«J’ai ancré l’histoire en 2007 afin que mes personnages bénéficient des mêmes références que moi. Tout comme eux, j’étais au début de la vingtaine à cette époque-là. J’ai su tout de suite, en commençant à écrire, que je voulais écarter le plus possible la technologie de l’histoire. Sans cellulaires intelligents, les personnages seraient obligés de se débrouiller avec les moyens du bord et devraient faire face à leurs sentiments parce qu’ils n’auraient pas le choix de se parler plutôt que d’avoir le nez plongé dedans.»
Tes protagonistes Sara et Sébastien se rencontrent pour la première fois à l’été 1996, dans une cantine de camping. Onze ans plus tard, voilà que leurs chemins se rencontrent à nouveau et qu’ils tentent l’expérience d’être ensemble, mais pour de vrai cette fois. Pourquoi avoir souhaité leur rendre la « vie dure » en quelque sorte? Car leur amitié comportera ses hauts et ses nombreux bas, n’est-ce pas!
«J’ai toujours eu une fascination pour les histoires où les personnages sont victimes d’un mauvais timing et se ratent de peu. Dans le cas de Sara et Sébastien, plusieurs malentendus teintent leur relation, mais c’est aussi une question de maturité. On n’aime pas de la même manière à 10 ans, à 16 ans ou encore à 21 ans, et c’est un angle que j’avais envie d’explorer.»
«L’histoire se veut aussi un clin d’œil aux gars que j’ai aimés dans ma jeunesse, mais qui ne l’ont jamais su, parce que j’attendais le bon moment pour faire les premiers pas et qu’il n’est jamais venu. Beaucoup de gens passent à côté d’histoires d’amour parce qu’ils sont paralysés par la peur de dévoiler leurs sentiments, moi la première, et j’avais envie de raconter une histoire de cœur avec ses bons et ses mauvais côtés. Parce que selon moi, c’est aussi ça la vie!»
Si tu avais la chance de réécrire l’Histoire et de t’attribuer un classique de la littérature québécoise, quel roman aurais-tu aimé signer en ton nom, et pourquoi?
«La lumière blanche d’Anique Poitras. Ce n’est pas tant un classique que la première histoire qui m’a réellement marquée. En deuxième secondaire, pendant la période de lecture obligatoire du cours de français, je m’empressais toujours de le prendre. J’ai lu et relu ce roman plusieurs fois au cours de la même année scolaire. L’histoire d’amour est à la fois douce et déchirante. Même si je ne suis plus une adolescente, je trouve ce roman toujours aussi captivant.»
Bon, on ne souhaitait pas la nommer en début d’entrevue, mais son nom nous brûle les lèvres! Bon, si on te prenait pour Sophie Lorain, la comédienne, serais-tu tentée de jouer le jeu et de te faire passer pour elle, ou au contraire, tu en profiterais pour mettre de l’avant la vraie Sophie Laurin, l’autrice-qui-a-envie-que-son-roman-soit-connu?
«Ma chevelure manque un peu trop de frisous pour jouer parfaitement le jeu, alors je mettrais très certainement de l’avant la vraie Sophie Laurin, l’autrice-qui-a-envie-que-son-roman-soit-connu! N’empêche que je serais curieuse de voir la réaction de l’autre Sophie Lorain, si quelqu’un venait qu’à la féliciter pour la sortie de son premier livre!»