CinémaNos 5 suggestions Netflix
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1. «Les Berkman se séparent» (The Squid and the Whale en version originale anglaise) de Noah Baumbach
Si vous avez aimé Une histoire de mariage, Frances Ha, ou Carnage
Sorti en 2005, Les Berkman se séparent est le plus récent long-métrage de fiction de Noah Baumbach à devenir disponible sur Netflix, en avril dernier, après les succès critiques et populaires Une histoire de mariage et Frances Ha, ou encore The Meyerowitz Stories, Pendant qu’on est des jeunes, ou Kicking and Screaming.
Partiellement autobiographique, le film raconte comment deux enfants, Walt, 16 ans, et Frank, 12 ans, ont vécu le divorce de leurs parents écrivains à Brooklyn. En effet, Baumbach se serait inspiré du divorce de ses propres parents dans l’écriture du film, l’un de ses premiers scénarios de long-métrage, qui aura pris une quinzaine d’années à être produit et réalisé!
Ce qui impressionne dans The Squid and the Whale, c’est l’intelligence et la justesse du scénario, mordant, surprenant et touchant à souhait. On y découvre des personnages très attachants, notamment un père arrogant et flemmard joué par Jeff Daniels, une mère désabusée, en pleine crise de la quarantaine, incarnée par Laura Linney, ou encore un drôle d’adolescent perdu, aspirant artiste, à la recherche de la validation de son père et de l’amitié de sa mère, joué par un jeune Jesse Eisenberg.
Comme c’est souvent le cas chez Baumbach, on assiste à une comédie romantique devenue malgré elle critique sociale, jetant un regard authentique et honnête sur les travers d’une classe d’artistes bourgeois des grands centres américains, à la fois charmants et risibles de par leur naïveté et leur excentricité assumées.
2. «J’ai perdu mon corps» de Jérémy Clapin
Si vous avez aimé Divines, Avril et le monde truqué ou Banlieusards
J’ai perdu mon corps, film d’animation sorti en salles à Montréal à l’automne 2019 et sur Netflix depuis cet hiver, est certainement l’une des propositions les plus originales à être disponibles sur la plateforme actuellement.
Oscillant entre les souvenirs d’enfance au Maroc de Naoufel et sa nouvelle vie de jeune adulte à Paris, le long-métrage de fiction réfléchit poétiquement à la corporalité, à l’orgueil en amour, aux relations parents-enfants et aux traumatismes d’enfance.
On y suit la main de Naoufel, devenue vivante, s’étant enfuie du laboratoire où elle était entreposée après que ce dernier ait subit une blessure grave. La main a littéralement perdue son corps et tente de le retrouver. Elle parcourt ainsi désespérément Paris et croise toutes sortes d’étranges créatures sur son passage. Parallèlement, la main se souvient de Naoufel avant qu’il la perde. On le voit notamment tout faire pour séduire Gabrielle, une fille chez qui il livre de la pizza pour l’entreprise de son père et de laquelle il tombe immédiatement amoureux.
Le travail et la place du son dans le film sont impressionnants, allant des notes de piano que Naoufel jouait quand il était petit aux divers enregistrements audio qu’il prenait partout autour de lui, en passant par la musique ambiante envoûtante, ou encore les effets sonores, surprenants et efficaces, qui ponctuent le film.
3. «Hillary» de Nanette Burstein
Si vous avez aimé Trump: Un rêve américain, House of Cards, ou Miss Americana
Hillary est la seule série de notre sélection du mois de mai. D’abord présentée sous la forme d’un documentaire de 253 minutes à Sundance puis ailleurs en salle, elle est maintenant diffusée sur Netflix en quatre épisodes d’environ une heure.
Simplement intitulée Hillary, la série raconte non seulement les grandes lignes de la vie personnelle et du parcours politique d’Hillary Clinton, mais le fait en utilisant sa propre voix, ses propres souvenirs, ses propres opinions.
On assiste au film comme à une manière pour Clinton de se défendre de toutes les controverses auxquelles elle a été mêlée et de s’expliquer la défaite qu’elle a subie (toute comme la majorité des Américains, on se le rappelle), en 2016. Si la série documentaire ne défend pas rigoureusement ou très peu les idées politiques de la principale intéressée, elle se préoccupe surtout de la misogynie dont Clinton affirme avoir été victime et de la manière dont son image publique a trop souvent été détournée ou malmenée.
Hillary ne prétend à aucune vérité objective sur la tournure des évènements et ne crie pas nécessairement à l’injustice sur le sort de la politicienne. Il est important de se rappeler cela avant de voir la série.
Le principal intérêt de ce documentaire se trouve surtout dans la manière qu’il a de nous rappeler un pan important de l’histoire américaine. Les entrevues avec Bill Clinton, par exemple, sont tout particulièrement intéressantes, puisqu’il revient lui-même sur l’affaire Monica Lewinsky, le scandale de Whitewater, et son procès d’impeachment. On apprend aussi à connaître Hillary Rodham, avant qu’elle devienne Clinton qui, durant ses années à l’université, flirtait avec des idées féministes et intersectionnelles auparavant très marginales, plus proche d’une militante féministe «radicale» que de l’image de centriste coincée qu’on lui colle aujourd’hui.
4. Seule la terre («God’s Own Country») de Francis Lee
Si vous avez aimé Moi, Daniel Blake, Le Secret de Brokeback Mountain ou Jonas
Seule la terre raconte une histoire d’amour entre deux fermiers écossais. Johnny est un orphelin vivant toujours sur la ferme très isolée de ses deux parents malades et vieillissants. Un jour, Gheorghe, un travailleur roumain, vient les aider pour une semaine. Si la relation entre les deux est d’abord difficile, parce que Johnny est très orgueilleux et méfiant, une charmante complicité finit par s’installer doucement entre eux. Complicité qui sera compromise par les relations troubles entre Johnny et ses parents, puis par les tergiversations sentimentales de ce dernier, notamment épris d’un alcoolisme difficile à gérer.
Ce long-métrage de fiction, sorti en 2017, et tout récemment ajouté à Netflix, fait preuve d’une grande maîtrise de la caméra et de la direction d’acteur, rendant à merveille la grande beauté des collines de l’Écosse rurale et toutes les nuances d’une romance homosexuelle dans ces lieus qui apparaissent au premier abord hostiles.
Si le film a beaucoup été comparé à Le Secret de Brokeback Mountain (2005) d’Ang Lee, de par son synopsis et sa ruralité presque écrasante, Seule la terre demeure résolument original et contemporain. Non seulement s’éloigne-t-il des clichés du genre de fiction de films gai auxquels il s’associe, en présentant des personnages assumant complètement leur sexualité et leurs sentiments, fiers de leur fin heureuse (rare dans le genre!), il ne tente pas non plus d’embellir la réalité qu’il représente. Les personnages et les dialogues sont crédibles, sensibles et touchants.
5. «Jusqu’au déclin» de Patrice Laliberté
Si vous avez aimé Les affamés, Contagion, ou Familles Apocalypse
Sorti en mars dernier, Jusqu’au déclin est le premier film québécois à être financé, produit et distribué par Netflix.
Ce long-métrage de fiction aux allures de film d’horreur s’est avéré très bien fait, mettant en scène des personnages crédibles et incarnés, de même que des jump scares efficaces, tout ce qu’on s’attend d’un film du genre.
Le film raconte l’histoire d’Antoine, père de famille s’intéressant au survivalisme, inquiet de l’avenir du monde. Ce dernier s’inscrit dans un séjour d’initiation à la survie mené par Alain, survivaliste expérimenté, animateur d’une chaîne YouTube portant sur le sujet. Un jour, durant un exercice, le récit bascule au film d’horreur, alors qu’un accident imprévu cause une mort au sein du groupe et inquiète véritablement toute l’équipe.
Jusqu’au déclin nous présente toute la rudesse et la puissance de l’hiver québécois sur l’imaginaire et fait preuve d’inventivité et de performances efficaces. On assiste là à un film de genre réussi, divertissant et surprenant.
Contrairement à ce que pourraient penser certains, Netflix regorge encore de trésors cachés. Nous sommes très heureux des sorties des derniers mois, et nous avons déjà hâte de vous présenter nos coups de coups de coeur de juin!
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