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Crédit photo : Tim Snow. Portfolio: http://www.timsnowphotography.com/
«Je suis si contente et émue que vous soyez aussi nombreux pour me voir alors que je suis loin de ma Belgique», s’est confiée Angèle après avoir ouvert le bal avec «La thune», la chanson inaugurale de son album Brol. Par ailleurs, la version de luxe de cet opus, Brol, la suite, est sortie le mois dernier, et la chanteuse y dévoile six titres inédits, ainsi qu’une version orchestrale de «Ta reine».
C’est qu’il y avait du monde à’ messe – un public majoritairement jeune et féminin, dont certains étaient accompagnés de leurs parents qui semblaient tout autant s’amuser à les voir siffloter les mélodies – pour voir la sensation pop en chair et en os, aux côtés de ses deux musiciens, Fred et Johnny, et de six danseuses aux looks urbains.
Même si la popularité de l’auteure-compositrice-interprète a explosé en quelques mois à peine et qu’elle a pris une assurance monstre depuis son passage à Montréal l’été dernier, on la sentait pourtant, et heureusement, toujours aussi vivante, souriante et charismatique, et plus important encore, toujours aussi près de son public, qu’elle n’a pas hésité à remercier à coup de sourires et de messages complices.
Elle est bel et bien humaine cette Angèle, cela va sans dire, car on a senti jusque dans les gradins un léger malaise flotter sur scène – en tout cas, c’est mon impression – lorsqu’un spectateur au parterre est tombé dans les pommes quelques instants après une sublime interprétation de la pièce «Ta reine». Visiblement mal à l’aise, la Belge s’est trémoussée derrière son clavier, comme nerveuse, attendant le feu vert des ambulanciers pour poursuivre son spectacle en toute quiétude. C’est qu’elle voulait être sûre que tout était rentré dans l’ordre!
Après avoir interprété «La loi de Murphy», son tout premier hit!, suivi de «Tu me regardes», «Jalousie» et «Les matins», que ses deux musiciens et elle ont d’ailleurs magnifiquement réarrangée avec un rythme up tempo du tonnerre, Angèle nous a réservé une belle surprise en invitant, sur la scène du Centre Bell, la Québécoise Safia Nolin et la Française Pomme, pour justement chanter une chanson de cette dernière, «On brûlera».
Pour l’occasion, le trio s’est assis côte à côte, se tenant dans les bras, chantant avec émotion: «On brûlera toutes les deux / En enfer mon ange / J’ai prévu nos adieux / À la terre mon ange / Et je veux partir avec toi / Je veux mourir dans tes bras». C’est une pièce qui m’a donné le frisson, où Pomme parle d’un amour sans frontière que rien n’entravera. Une fois les deux complices reparties en coulisse, Angèle semblait tout émue par l’intensité du moment qu’elle venait de vivre en leur compagnie.
Le groove d’Angèle n’est pas resté en reste – et heureusement les quelques interférences qui nous ont cassés les tympans à quelques reprises se sont tus vers le milieu du concert – puisqu’elle réservait à ses fans encore quelques surprises. «La prochaine chanson, j’espère qu’un jour elle ne sera plus d’actualité», a-t-elle confié avant de pianoter les premières notes de «Balance ton quoi», l’un de ses succès populaires. «Donc laisse-moi te chanter / D’aller te faire en, hmm / Ouais j’passerai pas à la radio / Parce que mes mots sont pas très beaux» chantait Angèle, alors que ses danseuses et elles en mettaient plein la vue, avec une chorégraphie suggestive qui en disait long!
La Belge a enchaîné avec quelques-unes de ses pièces inédites, «Perdus», «J’entends», de même que mes favorites «Que du love» et «Oui et non». Le succès «Tout oublier» ne s’est pas trop fait prier, et la drôle de tête de Roméo Elvis est d’ailleurs apparue à travers les deux grands yeux qui surplombaient la scène en hauteur. Comme s’il y était! Angèle a offert une version plus dance de «Flou», avant de dire un premier au revoir avec «Flemme».
Elle est finalement revenue seule sur scène pour un rappel au cours duquel elle a rendu un hommage, tout en simplicité, derrière son clavier, à Damso et à son frère, avec la jolie pièce «J’ai vu».
Merci, Angèle, de nous avoir rappelé qu’au final, c’est pas (trop) compliqué d’être heureux.
En première partie, Les Louanges reçoit une belle dose d’amour du public
Vincent Roberge, sacré Révélation Radio-Canada 2019-2020 en chanson pop avec son projet musical Les Louanges, a eu la chance de bénéficier d’une vague d’amour incroyable de la part du public d’Angèle.
Et c’est assez fou, car lorsque les lumières se sont éteintes à 20 heures précises, les cris et acclamations des spectateurs étaient tels que j’étais sûr, l’espace d’un instant, que plusieurs avaient oublié qu’il y avait une première partie! Mais lorsque les lumières se sont rallumées et qu’on a découvert l’artiste originaire de Lévis, entouré de ses musiciens, j’ai vite réalisé que ce petit gars de Québec avait conquis, à sa façon, le cœur des Québécois!
Les Louanges nous a offert un sympathique moment tout en musique, démarrant la soirée avec «Attends-moi pas», titre récent sur Expansion Pack, son plus récent EP. Il a enchaîné avec «Pitou» puis «DMs» et «La nuit est une panthère», et j’étais impressionné de voir que les spectateurs connaissaient les paroles par cœur!
Avec «Tercel», il a martelé «C’est pas la fin du monde messemble», et à force, c’est comme si la répétition de ses mots avait créé son petit effet dans nos têtes. Dans la mienne en tout cas! Ça donnait envie de revenir à l’essentiel, de vivre le moment présent sans trop penser à demain.
C’est avec la pièce «Parc Ex» qu’il nous a dit un timide au revoir, lançant avec humour «qu’après on aurait droit au repas principal». En tout cas, Les Louanges, tu as réussi à nous exciter les papilles en entrée!
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. La thune
2. La loi de Murphy
3. Tu me regardes
4. Jalousie
5. Les matins
6. Victime des réseaux
7. Insomnies
8. Ta reine
9. On brûlera (reprise de Pomme avec Safia Nolin)
10. Nombreux
11. Balance ton quoi
12. Que du love (avec Kiddy Smile)
13. Perdus
14. J'entends
15. Tout oublier
16. Flou
17. Je veux tes yeux
18. Oui ou non
19. Flemme
Rappel
20. Silence (reprise de Damso)
21. J'ai vu (reprise de Roméo Elvis et Le Motel)