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Crédit photo : Kaven Tremblay
Camille, tu crées des chapeaux originaux, design et de grande qualité. Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans le stylisme et, plus particulièrement, dans la chapellerie?
«Quand j’étais enfant, j’esquissais des tenues, je montais des plans de collections sur l’ordinateur, et je vendais mes créations vestimentaires sur le trottoir de ma rue avec ma meilleure amie que j’avais nommée mon associée.»
«Les chapeaux et casquettes, ça ne faisait pas partie de ma vie, autant dans la création que dans mon look de tous les jours. J’ai découvert la chapellerie en design de mode lors d’un cours optionnel. J’ai eu envie d’innover dans ce milieu.»
«Je ne m’associe pas particulièrement à la chapellerie. J’ai plutôt l’impression de dessiner des chaussures en misant sur l’aspect technique. C’est comme si je partais de zéro. Un produit à part entière en dehors des conventions de la chapellerie.»
Où as-tu été formée et quel a été ton cheminement jusqu’à la création de ta propre marque?
«J’ai quitté ma ville natale, Rimouski, à 16 ans, pour étudier le design de mode au Campus-Notre-Dame-de-Foy à Québec. J’ai travaillé deux ans pour une petite entreprise de mode québécoise, puis j’ai effectué un stage de six mois en haute couture à Paris.»
«À mon retour, j’ai commencé à exposer mon travail et j’ai entamé des démarches entrepreneuriales. La marque s’est précisée au fil du temps. Baby steps est mon leitmotiv.»
Quels sont les principaux enjeux et les défis pour une entrepreneure comme toi, spécialement dans le milieu de la mode au Québec?
«La mode en général est en plein bouleversement. Nous sommes dans un tournant technologique, et évidemment ça affecte les grandes comme les petites marques. On le vit aussi au Québec.»
«Le plus gros défi pour moi est de trouver de nouvelles avenues pour rejoindre ma cliente et assoir ma base ici, pour ensuite m’exporter. C’est un peu plus long au Québec à mon avis, car la mode n’est pas encore quelque chose d’assez important et de très défini. Je pense que Montréal est une bonne plateforme pour relever ce défi et faire rayonner la mode à l’international.»
Quel est ton processus de création d’un chapeau, des premières esquisses à la finalisation du produit?
«Je dessine des styles sur ma tablette. Je sélectionne les meilleurs, puis je les décline en plusieurs couleurs. Je reprends souvent les mêmes formes simples, de base, et je tente d’améliorer les aspects techniques chaque saison pour que les chapeaux soient comme une seconde peau pour la tête.»
«Lorsque la collection est définie, les styles sont envoyés au patronage, à l’échantillonnage, puis en confection.»
Où est situé ton atelier et comment as-tu aménagé ce lieu pour que ta créativité y soit exploitée à son plein potentiel?
«Le côté créatif est toujours dans ma tête. L’atelier est un lieu où je dois être concentrée sur tous les autres aspects, comme la gestion, l’administration, la comptabilité, la planification, etc.»
«C’est un grand espace industriel partagé et lumineux au cœur de Hochelaga. Je suis plutôt pragmatique, tout est bien organisé et aménagé de façon à gagner de l’espace. J’ai la vue sur une petite forêt depuis mon bureau; c’est apaisant.»
Comment décrirais-tu ta collection automne-hiver 2019-2020, et quelle est ta création coup de cœur parmi tous les modèles qui la composent?
«Je n’ai pas de collection automne-hiver 2019-2020. Cette saison, je présente le Cropped Hat – l’ultime coup de cœur, toutes collections confondues. L’unique chapeau qui convient à toutes les têtes. C’est un produit que j’ai inventé par erreur il y a quelques années.»
«Les personnes avec des tresses, des faux locks, une coupe afro, des cheveux lisses ou crépus peuvent l’arborer avec confort. Il est sans rebord à l’arrière et est conçu avec un large élastique intégré. En plus d’être cool et sobre, il se porte au quotidien, comme un vêtement!»
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Les chapeaux de Camille Côté en images
Par Dominic Lachance