Musique
Crédit photo : LeFLOFRANCO.com
Avec plusieurs simples et trois EP, tous sortis entre 2012 et 2018, sa constance est exemplaire. Cet artiste, qui s’intéresse à la musique depuis qu’il a 14 ans et qui possède aussi des aptitudes comme DJ, a été lauréat au Gala des prix Trille Or 2019, en plus d’être nommé deux fois en 2015, suite à la parution du EP Bâtir pour établir.
Un optimisme à toute épreuve
Le style musical du jeune artiste est en constante mutation, mais on peut actuellement le décrire comme de la pop urbaine influencée par ses origines haïtiennes comme ses diverses inspirations, autant musicales que littéraires. Et après plusieurs années dans la peau de son personnage de rappeur intello, il est enfin prêt à faire le saut vers le sacro-saint format long, puisqu’il s’apprête à lancer un album, Force inhérente.
Plus coloré que jamais, l’album, thématiquement riche, propose des paroles émaillées de prises de conscience et d’histoires personnelles, et des anecdotes qui font ressortir la sagesse de son sens de l’observation. Il s’est d’ailleurs inspiré de la fameuse citation de Descartes, «Je pense, donc je suis», en se posant la question suivante: «Si je suis… qu’est-ce que je suis exactement?». L’album est, en quelque sorte, une réponse détaillée – et fort entraînante – à cette quête de sens qui a tout du conte philosophique.
Le premier extrait, la chanson-titre de l’album, laisse déjà deviner des rythmiques aux influences diverses, dans ce cas-ci fort propices à la piste de danse, produites par le collectif The HookCo. Vous ne rêvez pas, on y reconnaît bien une touche «pop française» qui évoque à la fois Daho et peut-être un peu les Québécois de Numéro#.
Mûrir pour mieux réfléchir
Récemment devenu père, LeFLOFRANCO a eu la surprise de constater que sa perspective sur la vie avait changé. Celui qui a basé son intégrité sur un nom qui signifie «fierté, loyauté et originalité» est encore plus intéressé à promouvoir des valeurs positives qui incitent à l’écoute et à l’empathie à travers sa musique, ajoutant un peu de substance à l’optimisme simplifié d’une génération, notamment sur «Vis ta meilleure vie».
Les sonorités caribéennes sur lesquelles l’artiste laisse tomber son flow sont certes tributaires de ses origines, mais ajoutent aussi une saveur plutôt originale et unique à ses propositions. Les douze titres qui s’enchaînent forment un tout cohérent, et ce, malgré l’éclectisme de l’ensemble, et proposent un large éventail de rythmes qui illustrent très bien ce que l’artiste entend lorsqu’il parle d’un «univers multicolore». Aussi flamboyant, en fait, que le contenu de sa garde-robe.