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Crédit photo : Jasmine Allan-Côté
Le début d’une grande aventure
«Le FAR est parti d’une envie de faire des spectacles moi-même comme artiste clownesque, d’aller à la rencontre des gens et d’alléger le processus explicatif lié à la création artistique», nous confie Léa.
En fait, comme créatrice et interprète, celle-ci était toujours confrontée aux mêmes défis tels que trouver des plateformes à la fois multidisciplinaires, rassembleuses et sans souci de compétition. Elle rêvait de décloisonner la pratique artistique. En 2017, Carl Vincent – co-fondateur et directeur de production du FAR – l’a poussée à fonder son propre festival… Et voilà, tout était lancé!
De là, il a fallu trouver une première ruelle, tout en gagnant la confiance et en ayant l’appui des résidents: «On amène des spectacles gratuits chez eux, mais il faut se faire accepter par les gens avant d’envahir leur territoire. On a donc fait beaucoup de sensibilisation à ce sujet!» Le festival s’est ensuite amené dans la cour des habitants pour offrir de courtes performances artistiques professionnelles!
Le FAR, un rendez-vous tout public
Cette année, ce sont trois ruelles qui auront la chance d’accueillir les 150 artistes de la programmation 2019: la ruelle verte Aylwin / Cuvillier (au nord de Sherbrooke Est), la ruelle de l’école Saint-Ambroise (entre Chambord et de Normanville, au sud de Saint-Zotique Est) et la ruelle Pro V Herbes (quadrilatère 6e avenue / Dandurand/ 7e avenue / Holt).
Mais alors, qui est invité à prendre part aux activités qui y seront présentées? C’est bien simple, tout le monde! «On veut rejoindre les gens et, dans un quartier, il y a des gens de tous âges», explique Léa. «Les ruelles ont différentes ambiances. Par exemple, dans la nouvelle ruelle du vendredi soir, on s’adressera davantage à un public de 18-35 ans en fonction de la géographie et des types de spectacles proposés. Le samedi, de 13 h à 23 h, on assistera à un fourmillement artistique pour tous, avant un resserrement pour adultes en soirée. Le dimanche, de 13 h à 20 h, ce sera certainement plus familial.»
Que vous aimiez le théâtre, la danse, les marionnettes, l’humour, les arts visuels, le cirque ou la musique, vous trouverez forcément chaussure à votre pied! Il y aura même des «choses inclassables» selon Léa, avec des installations en recherche créative mises à la disposition des passants. Le critère principal de la programmation est, en fait, de réunir les gens: «On valorise la création artistique et il faut que ce soit rassembleur. On a donc cherché des artistes qui ont à cœur le rassemblement humain. Quand l’artiste descend de scène, il se mêle au public, il a envie de le rencontrer et d’échanger avec lui.»
Derrière la démocratisation de la culture, d’autres (grandes) valeurs
Au-delà de l’aspect de partage purement artistique, le FAR démontre sa volonté de s’inscrire dans le temps et ce, dans de bonnes conditions.
Léa rappelle le sentiment fédérateur et d’appartenance que des événements comme son festival peuvent procurer. «Ça donne envie aux gens de sortir de chez eux et d’échanger, le contact humain devient plus évident. Lors de la première édition, un artiste m’a dit que, selon lui, après le FAR, les voisins iraient forcément s’entraider quand ils seraient pognés dans la neige lors du prochain hiver.»
Par ailleurs, le développement durable est mis en valeur; environnemental, bien sûr – avec notamment des t-shirts faits à base de coton bio et fabriqués au Québec –, mais aussi humain. «Le FAR veut ramener ce côté très village dont on a besoin. On est plus loin des contacts humains qu’avant, on est tous dans notre bulle avec la technologie. Il y a quelque chose de magique qui rayonne quand la rencontre entre des personnes se fait de façon naturelle. Il faut avoir le cœur et les yeux ouverts», conclut Léa.