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Crédit photo : Mathieu Pothier
L’art de «faire le show»
Dès leur apparition sur scène, les membres de Therapie TAXI – et particulièrement les chanteurs Adélaïde Chabannes de Balsac et Raphaël Faget-Zaoui – ont donné le ton: la soirée allait être mouvementée et énergisante. En dansant comme des possédés, ils n’ont eu aucun mal à faire embarquer le public qui se laissait entraîner et sautait avec grand plaisir. On a aussi remarqué le short de boxe thaï que portait la chanteuse, toute prête à aller sur le ring pour vider le trop-plein d’énergie de la foule.
D’ailleurs, comme l’excès et le plaisir de la fête se partagent, Raphaël n’a pas manqué de faire participer les spectateurs tout au long du concert. Par exemple, en descendant dans le parterre, il a abreuvé le monde de rhum avec une grande bouteille qu’il vidait dans les bouches à mesure qu’il avançait.
Plus tard, il a invité un fan «chaud comme la braise» (c’est ainsi qu’il l’a nommé) à venir remplacer Roméo Elvis sur la chanson «Hit sale»: c’était un grand moment de pure folie où l’heureux élu a sauté partout jusqu’à faire une pirouette sur lui-même à la fin de la chanson. Ce moment unique a même poussé un membre de Therapie TAXI à sortir son cellulaire pour immortaliser la scène presque irréelle.
Des thématiques crues livrées sur un mur de couches sonores
De chanson en chanson, Therapie TAXI a multiplié les textures sonores et des rythmes effrénés qui hypnotisaient et déchaînaient le public – agissant à titre de traitement et rivalisant ainsi sérieusement avec un petit séjour en centre de désintoxication. Seul bémol: de là où j’étais située, les fortes vibrations basses dans le MTELUS couplées à toutes les couches sonores enterraient les paroles… qui devenaient assez inaudibles la plupart du temps.
Cela dit, ce désagrément ne m’a pas empêché de profiter d’une musique efficace avec des mélodies entraînantes. Les titres «Coma idyllique», «Hit sale» et «J’en ai marre» m’ont tout particulièrement plu et fait embarquer.
Pour ceux qui seraient tentés de découvrir le groupe, je préfère vous le dire deux fois plutôt qu’une: le vocabulaire est sans filtre pour parler de «vrais sujets». La chanson «Salop(e)», notamment, parle d’adultère et d’infidélité en ces termes:
«Tu t’fais sucer comme une chupachups dans une cour de récré
À tour de langue tu lèches des poufs de 16 ans bien tassées
Tu chiales comme une merde tu pries pour que j’te reprenne amen
Tu joues au mec mélo avec ta bouche tu fais un concerto»
…voilà, au moins, vous êtes prévenu.es!
Laurence Nerbonne en première partie
C’est l’artiste québécoise Laurence Nerbonne qui a ouvert le bal hier soir. Sur un podium en forme de «T» orange, elle a livré les chansons de son dernier album FEU avec une chorégraphie et une présence bien préparées. Certaines chansons étaient à mon sens plus accrocheuses que d’autres. Dans celles que j’ai plus appréciées, il y avait «Danser à contretemps», dont la mélodie restait bien dans la tête, et «Money CA$H», qui était très entraînante. On sent la volonté de la chanteuse d’aborder des thématiques qui lui sont chères, comme la priorité des «vraies» valeurs (en dénonçant ceux qui placent l’argent tout en haut), et le féminisme.
Pour profiter du reste de la programmation des Francos de Montréal, consultez le www.francosmontreal.com.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. PVP
2. Cadence
3. Adena
4. Coma idyllique
5. Superstar
6. Parallèle
7. Anti Hit Sale
8. Speed (acoustique)
9. J'en ai marre
10. (Nouvelle chanson)
11. Avec ta zouz
12. Cri des loups
13. Pigalle
14. Hit sale
15. Salop(e)
Rappel
16. Crystal Memphis
17. Bisous tendres