Théâtre
Crédit photo : https://lachapelle.org
Provoquer pour mieux réveiller les consciences
Alexis O’Hara est ce genre d’artiste décalée toujours prête à expérimenter des idées improbables et à – éventuellement – faire changer les mentalités. Par exemple, du côté de ses entreprises inattendues, on retient la fois où elle a rempli assez de ballons à l’hélium pour se mettre à «voler» et à entrer en collision avec un lustre, y accrochant sa robe au passage…
Aussi ouverte sur le monde, elle a notamment co-créé des œuvres avec des artistes cubains, mexicains, brésiliens ou nicaraguayens, issus de communautés marginalisées, leur permettant ainsi de faire résonner leur voix et leur message.
À travers OUFF, Alexis souhaite entre autres dénoncer «le privilège des blancs, le capitalisme tardif, la péri-ménopause». Poussé comme un long soupir de désespoir et de dépassement, OUFF s’interroge donc sur la place de différents acteurs dans la société. Comment négocier le virage et trouver sa place dans un monde à l’équilibre précaire et toujours au bord du gouffre?
Le spectacle, réservé aux 12 ans et plus, offre à voir et à pointer du doigt les contradictions, les illusions, la nécessité de s’adapter et de faire son chemin, dans un environnement incertain où chacun aspire à un peu de douceur, à trouver son propre bonheur.
La multidisciplinarité comme moyen d’expression
La singularité de OUFF s’explique par la variété d’outils et de formes d’expression artistique utilisés pour délivrer un message poignant. Volontairement assumée comme une œuvre interdisciplinaire, la performance d’Alexis O’Hara est constituée de paroles et de sons, dans un espace fait de corps mutants et de décors déstabilisants.
Du côté visuel, d’ailleurs, la metteure en scène a travaillé en étroite collaboration avec Atom Cianfarani, une plasticienne dont les espaces scéniques et les costumes réalisés ne cessent de dénoncer «la fallacieuse neutralité du prétendu blanc». Dans toutes ses nuances de blanc tirant vers le blond, de blanc beige rappelant un bandage sale, de blanc bleuté gonflé, ou de blanc à la tendance vieux rosé alcoolisé, il en ressort un certain malaise et un inconfort à contempler cette couleur qu’on associe pourtant naturellement à la pureté et à l’innocence.
Enfin, pour renforcer son propos, OUFF se sert de projections vidéo gérées par Aaron Pollard. Le spectateur et son attention sont donc constamment sollicités le temps de la performance scénique, visuelle et sonore. Avons-nous réussi à piquer au vif votre curiosité? On l’espère!
Pour assister à ce spectacle culotté et drastiquement différent du reste de la programmation culturelle de la saison, vous pouvez acheter vos billets au www.lachapelle.org/programmation/ouff.
*Cet article a été produit en collaboration avec La Chapelle Scènes Contemporaines.
«OUFF» de la performeuse Alexis O’Hara en images
Par https://lachapelle.org