CinémaZoom sur un classique
Crédit photo : Image tirée du film «Easy Rider», réalisé par Dennis Hopper
Wyatt (Peter Fonda) et Billy (Dennis Hopper) reviennent du Mexique avec une bonne quantité de cocaïne. Une fois celle-ci vendue, ils errent dans les vastes routes américaines dans le but de se rendre à La Nouvelle-Orléans pour fêter le Mardi gras. Plusieurs rencontres parsèment leur trajet. Après avoir pris une pause dans une commune, Billy et Wyatt se font arrêter par la police et rencontrent George (Jack Nicholson). Ce dernier se joindra à eux, et le trio nouvellement formé devra encore vivre quelques (més)aventures avant que l’œuvre ne tire à sa fin.
Des Américains aux thèmes avant-gardistes
Même si Dennis Hopper obtient le titre de réalisateur officiel de l’œuvre, tout porte à croire que Peter Fonda ait travaillé à ses côtés, et ce, à toutes les étapes du processus. Les deux hommes qui ont joué ensemble dans The Trip (où le scénario est écrit par Nicholson) ont eu l’idée d’une seconde collaboration qui impliquerait un western moderne.
Le récit est certes simple et affranchi. Les esprits libres de leurs protagonistes (et peut-être d’eux-mêmes!) font comme bon leur semble. Certains personnages rencontrés sont une référence directe à l’ère post-Woodstock hippie. La drogue, qui était alors absente des films des studios américains, est traitée de manière normale avec une grande ouverture d’esprit, ce qui était très rare pour l’époque.
Les deux têtes derrière ce projet auront contribué à dresser un portrait authentique d’une certaine époque précise vécue aux États-Unis. Cependant, certaines scènes sont tout de même teintées d’une petite critique à l’égard d’une partie de la population américaine…
Un mouvement qui brise les codes
En plus de proposer des thèmes avant-gardistes pour l’époque du cinéma américain, Easy Rider marque la naissance du Nouvel Hollywood. En 1969, le film fut un immense succès (commercial et critique) et c’est ainsi que les studios ont reconnu les talents des jeunes réalisateurs preneurs de risques. Bien qu’Hopper avait déjà un peu d’expérience derrière lui, c’est Easy Rider qui lui a valu la plus grande reconnaissance (et même un prix au Festival de Cannes!)
Mouvement de contre-culture, le Nouvel Hollywood a été représenté par de très grands cinéastes comme Scorsese, Spielberg, Coppola, de Palma et Cimino, pour ne nommer que ceux-ci… Certains étaient issus des premières grandes écoles de cinéma (Scorsese et Spielberg, notamment) et ont établi leur talent dès leurs premières œuvres. Ils réussissent à facilement déjouer les codes établis par les grands studios américains, et les récits racontés sont teintés de leur personnalité et de leur connaissance du septième art.
Même si ce mouvement fut fortement inspiré de la Nouvelle Vague française et du Néoréalisme italien, les cinéastes des productions indépendantes américaines bénéficient d’une grande amélioration technique: les caméras sont plus petites et l’équipement est plus léger. Ceci leur permet d’abandonner les faux décors et ainsi de s’approprier leur pays.
Cinquante années sont passées depuis l’élaboration de ce road movie populaire. Le cinéma américain et sa gigantesque industrie ne cesseront jamais de se métamorphoser. Mais une chose est certaine: Easy Rider et Dennis Hopper nous aura ouvert une porte qui permet de voir et de comprendre ce cinéma national d’une manière bien différente, et ce, peu importe l’époque.
Pour consulter nos précédentes chroniques «Zoom sur un classique» et ainsi avoir votre dose bi-hebdomadaire de septième art, suivez le labibleurbaine.com/Zoom-sur-un-classique.
«Easy Rider» de Dennis Hopper en images
Par Images tirées du film «Easy Rider», réalisé par Dennis Hopper