SortiesCirque
Crédit photo : Frédérique E. Dadié
Afin de célébrer les vingt-cinq ans du Cirque Eloize, vingt artistes se sont rassemblés sur scène, parmi lesquels cinq danseurs dont le casting a su épater le spectateur (Charles-Alexis Desgagnés, Claudelle Bilodeau, Chistian Garmatter, Sara Harton et Marie-Eve Quilicot), de même que quinze artistes circassiens. C’est grâce au précieux travail de la directrice artistique Émilie Grenon-Émiroglou et du metteur en scène Benoît Landry que nous avons pu assister à ces festivités colorées et spectaculaires.
Spectaculaire, c’est en effet le mot qui anime la soirée! Une scénographie travaillée en détail, permettant de tromper l’œil du public et de le garder actif tout au long.
Nous retrouvons des décors et costumes colorés qui apportent le côté festif, mais aussi des fonds de scène qui symbolisent un ciel étoilé. Parfois, on visualise du brouillard venant englober le plancher, laissant apparaître des corps flottants dans les airs. Un travail très poétique axé autour du corps et de son image.
En effet, la mise en scène est organisée de manière à accompagner le regard du spectateur, à le diriger et parfois même à le tromper. L’équipe technique a d’ailleurs eu recours à un consultant en magie, Stéphane Bourgouin, afin d’immerger au mieux le public dans un univers féerique et fantastique. Sous tous ces effets visuels, les rideaux s’ouvrent sur un immense bloc énigmatique au graphisme très moderne placé en plein centre de la scène. Comme une sorte de pierre précieuse, finalement, qui se détourne et se déplace afin que les artistes évoluent tout autour de ce dernier.
Un ensemble de personnages touchants et comiques se rassemblent sur le plancher du Théâtre St-Denis. On retrouve le fameux monsieur Loyal, personnage primordial lors des représentations de cirque d’antan sous chapiteaux, mais aussi des jongleurs, des clowns… Un dosage alterné entre les années 70 et le monde actuel.
Un drôle de personnage avec une géante tête de lapin rose fait son apparition à plusieurs reprises, ce qui a pour effet d’amuser petits et grands. Tous ces personnages, interprétés par les vingt artistes sur scène, sont assez lyriques. Cela nous rapproche du monde de la comédie musicale avec toutes ces couleurs, ces paillettes et ces petites chorégraphies enchaînées sous les chansons du compositeur québécois.
Deux parties composent le spectacle; la première étant plus poétique, avec des numéros d’acrobaties et de voltiges aériennes. On retient notamment la performance de Nicole Faubert et Guillaume Paquin aux sangles aériennes, dans une relation de partenaire entrelacée à une certaine hauteur. Mais aussi le duo d’acrobates au cadre aérien, Josefina Castro Pereyra et Daniel Ortiz, qui aura su donner des frissons dans le dos aux spectateurs.
Une seconde partie où les prouesses les plus acrobatiques s’enchaînent avec, par exemple, l’impressionnant numéro de planche coréenne exécuté par Jérôme Hugo et Jules Trupin, qui se sont littéralement envolés dans les airs comme deux adolescents innocents et insouciants. Juste au-dessus de l’assemblée, Laurence Tremblay-Vu avance doucement, un pied devant l’autre, accompagné de son éventail, sur son grand fil de fer reliant la scène au balcon dans un silence pesant.
Angelica Bongiovonni a, elle aussi, laissé les spectateurs sans voix suite à sa danse en duo avec son grand anneau que l’on appelle plus communément une Roue Cyr. On a également retrouvé des moments de grâce dans les contorsions et défis d’équilibre de Myriam Deraiche et Irina Naumenko. À chaque nouveau tableau, des changements de décor rapides et efficaces, qui ne laissent pas une seule minute de répit au spectateurs. On a par moments ressenti une impression d’un trop plein d’activités aussi.
Serge Fiori, Seul Ensemble est un spectacle qui réunit et qui rassemble toute une génération d’artistes du cirque contemporain et de la danse actuelle, mais également une foule de spectateurs liés par le lien de la musique ou encore celui des arts circassiens.
C’est un spectacle lyrique, magique et festif qui saura ravir petits et grands!
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de la rédaction