The Dust Palace présente «The Goblin Market» au Théâtre Centaur du 27 au 29 septembre 2017

Publiée pour la première fois en 1862, l’œuvre originale de l’écrivaine britannique est une longue fable sur le destin de deux sœurs qui, tourmentées par de malicieux gobelins vendeurs de fruits fantastiques, devront résister à la tentation, affronter les conséquences de leurs impulsions et, peut-être, obtenir rédemption.

Souvent interprété comme décelant un propos féministe, le poème explore les thèmes du pouvoir, de la sexualité, du sacrifice et de la sororité.

  «For there is no friend like a sister
  In calm or stormy weather;
  To cheer one on the tedious way,
  To fetch one if one goes astray,
  To lift one if one totters down,
  To strengthen whilst one stands.»
  – Goblin Market, Christina Rossetti

Mise en scène par Mike Edward, la performance offerte par The Dust Palace est une harmonieuse combinaison d’acrobatie, de danse, de théâtre, de gymnastique et de musique, le tout supporté par seulement trois interprètes. À eux seuls, Eve Gordon, Rochelle Mangan et Edward Clendon captivent du début à la fin, peignant de leurs corps gracieux et parfaitement synchronisés un tableau sensuel à la trame narrative cohérente et loin d’être secondaire.

Les prouesses physiques étant évidemment leur spécialité, on est aussi agréablement surpris par la grande qualité de leur jeu d’acteurs, qui traduit de manière convaincante toute la charge émotive de ce récit modernisé à la «Adam et Ève».

Servant la portée de ces émotions, la bande sonore du spectacle comprend une étonnante variété de genres et d’inspirations. Le tableau des deux sœurs s’entrelaçant sur une version envoûtante et merveilleusement bien placée de la chanson «You Don’t Own Me» de Lesley Gore constitue d’ailleurs l’un des meilleurs moments.

Créant une ambiance tantôt éthérée, notamment grâce à des morceaux contemporains rappelant presque Radiohead, tantôt plus effrénée lors de passages plus rock, puis purement classiques avec des orchestrations mélodieuses à l’intensité ondoyante, cet espace musical dans lequel évoluent les personnages est vaste et changeant mais tout aussi puissant.

Histoire d’équilibrer le tout, sans doute, la production est plutôt minimaliste dans ses choix de décor et de costumes. Modestes et non distrayants, ces derniers laissent toute la place au véritable noyau du spectacle: la prestation de ses acrobates, la précision de leurs mouvements et leurs corps galvanisés qui n’arrêtent jamais d’épater.

Quoique l’on aurait apprécié un peu plus de finesse dans la gestion des accessoires de scène – qui se trouvent souvent trimbalés curieusement d’un côté à l’autre du décor causant quelques décrochages dans le caractère immersif de l’œuvre –, The Goblin Market se démarque par son homogénéité.

Alliant diverses disciplines sans donner l’impression qu’elle n’est qu’une succession de numéros distincts (comme on le voit trop souvent au cirque), la production néo-zélandaise est une leçon sur comment raconter une histoire sans dépendre des codes habituels de la prose écrite ou parlée, ni des nombreux artifices qu’ont tendance à exhiber les spectacles de plus grande envergure.

Une expérience unique et rafraîchissante qui saura plaire aux amateurs invétérés des arts de la scène comme aux non-initiés.

Prix spécial à l’honneur de la Journée mondiale du tourisme (27 septembre, la soirée de la première du The Goblin Market): billets pour les représentations du mercredi 27, jeudi 28 et vendredi 29 septembre sont en formule 2 pour 1 sur le prix régulier (39 $) si achetés par téléphone avec le mot de code «goblin». Composez le 514 288-3161. Pour plus d’information, visitez le www.centaurtheatre.com/the-goblin-market.

Cet article est une présentation de The Dust Palace.