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Après avoir fait fureur lors de son passage au Colisée de Québec mardi soir, la formation punk-rock Rise Against était de retour au Centre Bell le 12 septembre afin d’électriser les quelques 6 200 spectateurs présents pour chanter à tue-tête et apprécier les vieux succès comme les nouveaux morceaux de Endgame (2011), son sixième album studio.
Tim Mcllrath et sa bande sont embarqués sur la scène du Centre Bell après les prestations énergiques et satisfaisantes des artistes invités The Gaslight Anthem et Hot Water Music, qui ont chacun eu droit à près d’une heure de rock survoltée.
Crinqués à l’os, les membres de Rise Against ont débuté leur prestation avec «Survivor Guilt», chanson phare de leur plus récent opus, avant d’enchaîner tout en guitares et en distorsion avec «Ready to Fall», succès de l’excellent The Sufferer & the Witness (2006), et «Collapse (Post-Amerika)», une pièce très enlevante de l’album Appeal to Reason (2008).
Le quatuor, originaire de Chicago, dans l’Illinois, a offert un concert haut en couleur et en émotions qui a passé en un éclair. Leurs textes, pour la plupart très engagés, ont été chantés haut et fort par l’ensemble des spectateurs qui semblaient littéralement suspendus aux lèvres du chanteur et guitariste Tim Mcllrath. Et la raison en est fort simple; tout le génie de Rise Against réside, certes, dans la rigueur de ses mélodies expéditives, mais aussi dans la justesse de ses textes à saveurs politique et sociétale.
C’est donc dans un tourbillon punk-rock agressif et expéditif que Rise Against a joué les morceaux de ses différents albums en prenant toujours bien soin de revisiter le passé comme le présent avec des chansons telles que «The Good Left Undone», «Broken English», «Re-Education (Through Labor)», «Satellite», «Disparity By Design», «Wait for Me» et «Prayer of the Refugee», qui s’est avéré le morceau le plus attendu du spectacle. La foule était littéralement en délire et un mosh pit intense s’est rapidement créé au parterre, entraînant dans son tourbillon les plus aventureux du lot.
De grands moments d’une sensibilité à couper le souffle ont par la suite été vécus par le public, qui a eu la chance d’entendre deux morceaux acoustiques joués par Tim Mcllrath seul sur scène, notamment «Swing Life Away», ainsi qu’un doux morceau à la mémoire du défunt Tony Sly, chanteur de la formation punk américaine No Use for a Name, décédé il y a quelques semaines à l’âge de 41 ans.
La prestation acoustique du chanteur était accompagnée de diverses photos de Tony Sly, lesquelles étaient projetées sur quatre écrans géants à l’arrière. Celui qui n’a pas éprouvé un léger pincement au cœur durant ce moment riche en émotions était certainement muni d’un cœur de pierre.
Généreux, Mcllrath a également salué ses compatriotes Billy Talent, qui viennent tout juste de faire paraître Dead Silence, leur nouvel opus. Les premières notes de l’excellent hymne «Give it All» ont résonné, comme quoi la fin imminente du concert approchait à grands pas.
Les membres de Rise Against, après près d’une heure et demie de spectacle intense, se sont retirés quelques minutes à l’arrière-scène pendant qu’une clip sur la guerre, la famine dans le monde et l’espoir d’une humanité meilleure jouait sur grand écran, avant de revenir interpréter les incontournables «Midnight Hands», «The Strength to Go On» et «Savior», pour finalement offrir un dernier au revoir aux Montréalais, somme toute très satisfaits de leur soirée.
Le seul bémol, qui n’enlève rien à la performance du quatuor, est probablement l’absence du succès «Injection», que plusieurs semblaient attendre avec impatience, mais qui n’a finalement jamais été joué. On félicite, au passage, les clips percutants et moralisateurs sur le thème de la guerre et de l’humanité, qui ont apporté un support visuel intrigant et fort intéressant et qui ont contribué, ne serait-ce qu’un peu, à parfaire le tableau d’ensemble.
Appréciation: ****
Crédit photo: Vanessa Leclair
Écrit par: Éric Dumais