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Omniprésent est le troisième effort de Damien Robitaille et cette fois-ci le Michel Louvain des années 2000 n’a pas lésiné sur le cheesy pour nous offrir un album aux allures latines, exotiques et sensuelles.
L’opus démarre sur les chapeaux de roues avec deux excellents morceaux: «Serpents et échelles» et «Omniprésent». Les deux titres sont enjoués, amusants et énergiques, et nous donne immédiatement l’envie de danser sans nous prendre trop au sérieux. On se déplace ensuite vers un répertoire plus langoureux où Robitaille flirte habilement avec les sonorités latines et aguichantes. On reconnaît immédiatement le registre et le style du chanteur avec ses paroles charmantes et ses phrases-clés faites sur-mesure pour amadouer n’importe quelle femme. Une chanson dans ce style, c’est bien, deux, ça passe, trois, bon d’accord, mais plus que ça, ça devient lassant.
Damien Robitaille a explosé avec son précédent album, intitulé Homme autonome, et son image de crooner et d’homme à femmes lui a collé à la peau. Malheureusement, il exploite beaucoup trop ce côté de sa personnalité sur ce troisième album. C’est amusant au début, mais extrêmement ennuyant à la fin. On se lasse rapidement des phrases clichées et des métaphores sur son désir de séduire. Ce qui devait être certainement de l’humour, de l’autodérision et un certain «je-m’en-foutisme», tourne plutôt vers une répétition de propos de type «vieux mononcle». Le personnage charmeur de Robitaille plaît dans l’ensemble, mais il faut faire attention pour ne pas tomber dans le pathétisme du rôle.
Au niveau de la signature des textes, on est très loin de ce que Robitaille faisait au tout début alors qu’il nous offrait la très rafraîchissante «Porc-épic» et «Je tombe». L’évolution du premier album au second (Homme Autonome) était intéressante de part l’énergie qui s’en découlait. Malheureusement, Robitaille est tombé dans un espèce de creux où toutes les chansons d’Omniprésent se ressemblent et sont d’une linéarité incroyable. Il aurait été beaucoup plus intéressant qu’il conserve la recette de Homme autonome avec son côté enjoué et très «hop la vie».
Outre ceci, la réalisation de l’album est plutôt réussie. Enregistré à Miami, on sent bien l’exotisme et la chaleur que le lieu a apporté à cet album. L’utilisation d’un ensemble de cuivres apporte une sonorité très cubaine et on a parfois l’impression d’entendre le Buena Vista Social Club, ce qui n’est pas du tout une mauvaise chose.
Au final, Omniprésent est un album intéressant au niveau musical, mais qui tombe rapidement sur le cœur avec sa dose de paroles (beaucoup trop) sucrées. Le personnage de Robitaille est inévitablement Omniprésent pour le meilleur et pour le pire.
Appréciation: **1/2
Crédit photo: Audiogram
Écrit par: Laurence Lebel