Misteur Valaire: un spectacle en grande pompe!

C’est à 21 heures que le collectif Misteur Valaire, en cette journée mémorable du 20 octobre 2010, a foulé les planches du Métropolis, qui était aussi bondé qu’une boîte à sardines. Impatient, fébrile, excité, agité, il manque encore d’adjectifs dans la langue française pour rendre avec justice l’état extatique dans lequel baignait le public! Mais une chose est sûre, les gens avaient hâte, très hâte que le spectacle commence.

Quelques minutes avant le début de la prestation, un immense rideau doré s’est déroulé d’un trait, dans une splendeur inavouable, afin de cacher au public la magnifique mise en scène qu’ils allaient avoir la chance de voir dans quelques instants. Et lorsque les lumières se sont éteintes et que le rideau est tombé, la vérité, jusqu’alors enfouie dans les tréfonds de notre inconscient, s’est enfin révélée à nos regards laudatifs : les Misteur Valaire allaient enfin, après une absence beaucoup trop longue, présenter leurs meilleurs succès à ce jour, notamment ceux de leur plus récent opus, Golden Bombay.

Et quelle prestation! Quelle présence sur scène! Quelles chorégraphies délirantes! Un charme! Quiconque était présent à cette prestation explosive doit encore en ressentir aujourd’hui les bienfaits, et ce, dans chaque vertèbre de sa colonne vertébrale. C’est devant une salle comble que les Misteur sont apparus sous les acclamations hystériques de la foule montréalaise. Ils ont débuté au pas de charge avec une première bombe tirée tout droit de leur dernier souffle créatif, Gumshoe, qui met en vedette l’artiste Béni BBQ, lequel était bien entendu présent au rendez-vous. Et la bonne nouvelle, c’est que tous les artistes qui ont prêté leur voix sur Golden Bombay étaient eux aussi présents. Et je pense ici à Bran Van 3000, Fanny Bloom et Gigi French. Les Misteur Valaire ont ensuite enchaîné avec Lillehammer, probablement la pièce la plus explosive de l’opus. L’instant était à l’abandon et à la contemplation, surtout vers la fin de la chanson. Il faut avouer qu’ils dégagent une énergie réellement contagieuse, ces Misteur Valaire, qui se connaissent depuis l’école primaire (rime facile, je l’admets!). Le temps est ensuite venu de retirer les vestons, de faire crier la foule, admiratrice, et d’enchaîner avec d’autres succès tape-à-l’œil.

Autre instant magique : le duo Bran Van 3000, composé de James Di Salvio et Liquid (qui vient de faire paraître son plus récent opus, The Garden) a surgi des coulisses, masqué, pour chanter l’excellente pièce Ave Mucho. Pour la suite, un amas de surprises en rafale : Brandon Marlow, l’exquise chanson inaugurale de Golden Bombay, pendant laquelle des projections vidéos diffusaient sur deux écrans géants des scènes de vieux films d’espions asiatiques. Et que dire de Dan Dan, probablement leur pièce électro-pop la plus intense.

Misteur Valaire s’est permis, pour le reste du spectacle, de replonger dans leurs vieux tubes de l’époque à tendance électro-pop-funky-jazz, majoritairement ceux qui reposent sur l’intarissable Friterday Night, dont Cass Hole et SP 4Lovers.

La raison pour laquelle l’ambiance était aussi festive est probablement due au fait que le collectif Misteur Valaire n’avait pas offert de prestation à Montréal depuis belle lurette. Golden Bombay, qui est sorti le 18 mai dernier 2010, était interprété pour la première fois hier à Montréal, si l’on exclut le lancement d’album du mois de mai dernier. Et Luis Clavis a bien entendu partagé cette réalité avec le public. Il était bien content, tout comme ses acolytes d’ailleurs, d’être de retour à Montréal après une longue série de concerts en Europe.

Côté mise en scène, je lève mon chapeau à Brigitte Poupart pour la beauté des décors. Je tiens également à souligner au passage le bon travail de Loïc Thériault pour l’originalité de ses projections vidéo.

J’invite finalement tous les lecteurs du Bang Bang à voter pour les talentueux Misteur Valaire, car croyez-le ou non, ils sont en nomination au Gamiq 2010 dans trois catégories : l’artiste de l’année, le spectacle de l’année et la chanson de l’année. Vous pouvez voter en cliquant sur le lien suivant : http://www.gamiq.net. Faites-le en grand nombre, ça ne vous prendra que quelques minutes!

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Indica Records

Écrit par: Éric Dumais