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C’est en pleine canicule dévastatrice qu’a débuté l’édition 2012 du festival Osheaga hier après-midi au Parc Jean Drapeau. La crème solaire et les bouteilles d’eau à 4$ (!) étaient de mise pour les mélomanes décidés à braver la chaleur au nom du rock n’ roll.
Le duo montréalais Solids a ouvert les festivités à 13h00 tapantes sur la Scène des Arbres. Xavier (voix, guitare) et Louis (voix, batterie) ont rapidement gagné leur petit public de «lève-tôt» avec un grunge rock percutant à la Japandroids. Enchaînant les morceaux à la vitesse de la lumière, les gars ont une fois de plus prouvé l’efficacité de la formule guitare/batterie. En masse de distorsion. En masse de fun. Découvrez-les au http://solids.bandcamp.com.
Changement de ton avec une performance beaucoup plus tranquille des Walkmen sur la scène de la Montagne Budweiser. Déception colossale de la journée: le quintette de Washington n’a pas joué «The Rat». Come on. Le groupe a tout de même livré une prestation respectable en pigeant dans le matériel très rétro de leurs deux derniers albums. Les prouesses vocales d’Hamilton Leithauser sont encore plus impressionnantes en live.
De retour dans la végétation de la Scène Verte (alias La Forêt des Mal-Aimés), Bombay Bicycle Club a fait danser les jeunes filles en jouant les morceaux les plus pop de leur discographie. Le riff «impossiblement» catchy de «Always Like This» et la guitare «interpolesque» de «Dust on the Ground» ont suscité les meilleures réactions de la foule. Points bonis pour l’ajout récent d’une jolie jeune dame à titre de préposée aux back vocals.
Les membres de Franz Ferdinand ont débarqué comme de véritables conquérants en fin d’après-midi sur la grande Scène de la Rivière. Les princes de Glasgow ont complètement anéanti la foule à grands coups de hits, confirmant ainsi leur statut de champions des festivals. De «Take Me Out» à «Ulysses», en passant par «Do You Wanna», le groupe a sorti l’artillerie lourde. En prime: quelques nouvelles chansons fort prometteuses, un habile hommage à Donna Summer et un jam de percussions électrisant comme finale. Impeccable.
La soirée s’est poursuivie avec Florence + The Machine, véhicule créatif de la charismatique Florence Welch. Envouté par la fougue de la chanteuse, le public s’est montré très réceptif au art-pop-nouvel-âge de Florence. La Machine était bien huilée pour l’occasion, déployant harpistes et choristes pour faire honneur aux chansons de la grande rousse. La surprise du set: une version Dance Mix 96 de «Shake it Out».
MGMT a épaté la galerie avec des projections psychédéliques haut de gamme pour accompagner ses compositions déjantées. Outre les crises d’épilepsie potentielles, ces supports visuels ont réussi à donner un second souffle aux morceaux d’Oracular Spectacular et de Congratulations. Le groupe est également parvenu à toucher quelques cordes sensibles avec une impressionnante reprise d’«Angie» des Rolling Stones. Bon choix.
«Let There Be Light», indeed. Énorme réaction pour l’apparition de la fameuse croix lumineuse au début de la prestation de Justice. Le duo parisien a livré la marchandise, remixant les titres électroclash de leurs deux albums au plus grand plaisir du public. Une belle ambiance de party signée Ed Banger pour clore la soirée.
Malgré la nouvelle configuration des scènes un peu broche à foin (possiblement inspirée de Fort Boyard), Osheaga a démarré en force cette année grâce à une programmation variée, des groupes motivés et un public enthousiaste. Beaucoup d’escaliers à monter, mais aussi beaucoup de bonne musique.
Appréciation: ***½
Crédit photo: Pat Beaudry
Écrit par: Louis-Jean Trudeau