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C’est un Peter Peter légèrement enivré qui est venu présenter un melting-pot de ses succès ainsi que quelques ballades jouées en acoustique. Malgré l’excellente prestation du groupe qui comprenait notamment Francis Mineau (Oothèque), Emmanuelle Éthier (Passwords) et Louis-Joseph Cliche (Beat Market), il était difficile de bien saisir les paroles, qui étaient enterrées sous une cacophonie d’instruments trop bruyants.
Le concert a démarré à pas feutrés avec une introduction au clavier jouée par Peter Peter, qui était alors seul sur scène. Puis, se saisissant de sa guitare, il s’est dirigé vers l’avant pendant que ses cinq musiciens ont fait leur entrée, démarrant tranquillement «Une version améliorée de la tristesse», pièce d’ouverture qui donne son titre au second opus de l’artiste. Sur une lancée, ils ont enchaîné avec «Tout prend son sens dans le miroir», avant de revenir en arrière avec quelques morceaux du premier album homonyme, dont «Tergiverse».
Tout de noir vêtu, avec un coton ouaté lui donnant un air un peu frivole, Peter Peter semblait un brin dans sa tête lors de ses allocutions au public. «Désolé, mais je vais vous faire une toune qui parle du froid», a-t-il lancé avant de jouer «Montréal neige sale», l’une de ses ballades les plus mélancoliques. Charmante attention de sa part, surtout qu’il devait facilement faire au-dessus de 30 degrés Celsius dans le Club Soda! Puis il a dédié la prochaine chanson à une de ses ex, «qui n’est sûrement pas dans la salle ce soir» et qui lui a inspiré de nombreux morceaux, nous a-t-il confié avant de gratter sa guitare sur les airs de «Beauté baroque».
La chanson «Réfractaire» a suivi, nous plongeant enfin dans une ambiance plus sombre et plus intime, avec des éclairages blancs qui zigzaguaient partout sur scène, donnant une impression de toiles d’araignées. Semblant à l’aise dans cette aura plus mélancolique, n’hésitant pas à boire son vin à même la bouteille, Peter Peter s’est gâté avec «Le monde n’y peut rien».
Malgré tout, le public semblait aux anges, applaudissant un peu exagérément après chaque pièce, ce qui a poussé Peter Peter à dire haut et fort: «Capotez pas, c’est juste de la musique». Changeant de sujet, il a demandé à la foule si certains habitaient Homa, lui qui a grandi dans le quartier, près du Stade olympique. Sans plus attendre, il a sorti sa guitare acoustique pendant qu’un rideau rouge se refermait derrière lui, nous laissant ainsi l’espace de trois chansons dans une bulle plus intime avec lui pour «Homa», une chanson inédite avec son saxophoniste, et finalement «Laurie».
Peter Peter est revenu en formule band avec «MDMA» et «Chemins étoilés», avant de terminer avec son nouveau succès «Carrousel». Alors que les applaudissements fusaient du parterre, il n’a même pas eu le temps de quitter la scène, souriant et reprenant sa guitare, avant d’interpréter «Little insomnia», une nouvelle pièce inspirée de ses épisodes d’insomnie. Après à peine une heure et quart de concert, Peter Peter a interprété en duo avec Francis Mineau à la batterie «Porte-bonheur», avant de quitter la scène pour de bon.
La légère ivresse de Peter Peter n’a pas tellement nui à sa performance, peut-être seulement lors de «Little insomnia», où il s’est littéralement emmêlé les doigts, sinon sa performance aurait été de loin meilleure si les instruments n’avaient pas sonné aussi fort dans nos tympans. C’était une prestation, somme toute, qui nous a révélé de bons talents musicaux, reste à voir si Peter Peter saura moins marmonner dans son micro pour rendre plus audible son chant, qui n’était pas à son meilleur hier soir, en plus d’être enterré sous les instruments.
La Femme
Le sextuor français La Femme, qui a fait sensation avant-hier à 22 heures sur la Scène Loto-Québec, était de retour en première partie de Peter Peter plus tôt en soirée. Le groupe, dissimulé derrière quatre claviers disposés côte à côte, nous a présenté un bel éventail de sonorités cold wave et french pop, qui rappelait ici et là Sexy Sushi et Marie et les Garçons. Dans leur répertoire, on a reconnu notamment «Antitaxi», «La femme», «Hypsoline», «Sur la planche 2013» et «Le blues de Françoise». Malgré la redondance de certaines mélodies, on a grandement apprécié le caractère frivole et excentrique des musiciens, en particulier celui de Clémence Quélennec, la seule fille du groupe, qui avait une manière de bouger fort singulière. Découvrez leur premier album Psycho Tropical Berlin aux antipodes de ceux plus intimes de Peter Peter.
Appréciation: **1/2
Crédit photo: Laurence Lebel
Écrit par: Éric Dumais