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Hier soir, le Métropolis de Montréal accueillait de la grande visite de France, d’abord le groupe Fauve, qui connaît présentement un excellent succès tant au Québec qu’outre-mer, puis Benjamin Biolay, lequel a été très généreux avec son public en lui servant près d’une heure et 45 minutes de concert tout en musique, puisqu’il n’est pas très bavard de nature.
Benjamin Biolay a débuté son concert par une chanson de son nouvel album Vengeance très pêchue: «Sous le lac gelé». Cette chanson a malheureusement mis en avant les problèmes de balance, déjà observés avec le groupe Fauve: la voix du pauvre Benjamin s’est ainsi retrouvée complètement engloutie au milieux des sons de basse et de batterie.
Heureusement, la magnifique ballade «Chère Inconnue», issue de son vieil album Négatif est venue calmer le jeu et nous a permis d’enfin entendre la jolie voix du Français (qui chante d’ailleurs de mieux en mieux au fil du temps). Et c’est une version complètement revisitée avec des rythmes de Bossa-Nova qu’ils nous ont ainsi proposés. Est venue ensuite l’exquise «La Superbe». N’étant que quatre sur scène pour l’interpréter, la chanson a un peu manqué de volume par rapport à la version de l’album. On aurait aimé entendre les violons, les envolées de saxophone, et aussi un peu plus la voix de Biolay…
Biolay nous a proposé ensuite «Laisse aboyer les chiens», pièce issue de l’album Trash Yéyé, et «Dans mon dos» d’À l’origine. Plutôt que de présenter son dernier opus, Biolay a opté pour une sorte de Best of, ce qui a beaucoup plu au public Montréalais, venu en nombre hier soir. Dans ce set qui a duré presque 2 heures, on aura le droit à ses meilleures chansons: «Aime mon amour», «Dans la Merco Benz», «Night shop» (avec une très belle lumière jaune et rouge), «Ton héritage» (on a regretté de ne pas y entendre le thérémine), «Ne regrette rien», «Rendez-vous qui sait», «Personne dans mon lit» et «À l’origine», entre autres.
Biolay a terminé son concert par la très rythmée «Padam» et nous a même offert une petite chorégraphie. Cette chanson était parfaite pour finir avec une ovation puisqu’à chaque fois qu’il chantait «Que le monde entier m’acclame» ou «Qu’il me déclare sa flamme», les gens se mettaient à crier. À la fin de la chanson, Biolay a fait une mini-reprise de «Clint Eastwood» de Gorillaz.
Pour le rappel, nous avons eu la visite surprise d’Ariane Moffatt, qui a remplacé Jeanne Cherhal dans «Brandt Rhapsodie». Cette chanson est très intéressante pour ses paroles que nous n’aurons finalement pas l’occasion de comprendre à cause de ce son toujours mal réglé, dommage… Le duo a continué avec «Profite». Biolay a ensuite proposé une version plus électronique de «Marlène déconne» pour ensuite finir, comme à l’accoutumée, avec «Les Cerfs-volants». Très joli show, donc, mais assez frustrant à cause de ces problèmes de balance.
Fauve
C’est à 21h précises que le collectif parisien Fauve est monté sur les planches du Métropolis de Montréal pour présenter son deuxième et dernier concert dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Le quintette a offert exactement la même feuille de route que la veille sur la Scène Loto-Québec, avec cette fois-ci une restriction de 45 minutes de concert; c’est pourquoi la pièce «4.000 îles» a été retirée du programme. Autrement, les cinq gars de Fauve ont présenté «Sainte-Anne» en ouverture, en plus de l’enlevante «Haut les cœurs», ainsi que «Rub a Dub», «Blizzard», «Nuits fauves», qui est décidément plus rock en live, et finalement «Kané», avec laquelle ils ont l’habitude de clôturer leurs spectacles. Malgré le fait qu’on entendait très peu les paroles, lesquelles étaient souvent enterrées par les instruments, il demeure qu’au niveau musical Fauve s’est grassement surpassé, avec en prime une meilleure maîtrise de leurs émotions que la veille, où le chanteur semblait complètement désemparé et anxieux. Musicalement, Fauve surprend, mais visuellement le collectif se surpasse avec des projections sublimes qui offrent un contour à des morceaux dénonciateurs souvent remplis d’espoir.
Appréciation: ***1/2
Crédit photo: Victor Diaz Lamich
Écrit par: Pauline Eveno et Éric Dumais