Entrevue avec Hollerado – Bible urbaine

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Entrevue avec Hollerado

Entrevue avec Hollerado

comment faire fureur sur Internet en quelques étapes faciles

Publié le 20 octobre 2010 par Éric Dumais

Crédit photo : http://cutfromsteel.com/

Le 3 octobre dernier, la formation canadienne Hollerado, originaire de Manotick, en Ontario, a mis en ligne le résultat de son dur labeur: un vidéoclip de son tube Americanarama, paru sur leur opus Record in a Bag (2010). Treize jours plus tard, le vidéoclip a été visionné sur YouTube un peu plus de 400 000 fois. Suite à ce succès phénoménal, j’ai décidé, en tant que journaliste qui possède des yeux tout le tour de la tête, de m’entretenir avec le chanteur et guitariste de la formation, Menno Versteeg, que j’ai joint au téléphone alors qu’il était à Toronto pour débuter une première série de concerts nord-américains.

Menno Versteeg, il m’est impossible de commencer l’entrevue sans te poser au préalable la fameuse question qui tue. Comment vivez-vous votre succès depuis la mise en ligne le 3 octobre de votre vidéoclip Americanarama?

C’est incroyable tout ce qui nous arrive depuis sa parution sur YouTube. On n’aurait jamais pensé qu’un tel succès serait possible pour nous un jour. Bien sûr, nous étions vraiment fiers de mettre sur le web un produit fini d’une aussi bonne qualité. Mais la semaine dernière a réellement été le moment le plus excitant de toute notre carrière. On nous écrit des courriels à toute heure de la journée, on nous appelle constamment pour nous proposer une série de concerts, on reçoit des demandes d’entrevues et même des propositions pour passer à des «talk-shows» télévisés, mais rien n’est encore confirmé. Je ne peux donc malheureusement pas vous dévoiler de noms d’émissions.

Il faut préciser qu’après seulement une dizaine de jours, le nombre de visionnements a pris une ampleur considérable, soit un peu plus de 400 000 clics. L’information a rapidement circulé sur Internet et la plupart des réseaux sociaux, dont Facebook et plus particulièrement Twitter, sur lequel des personnalités publiques ont même fait circuler votre vidéo. Je pense en ce moment à la vedette de la série 30 Rock, Elizabeth Banks, qui s’est même permis de publier un lien menant directement à votre vidéoclip.

Auriez-vous pensé une seule seconde que votre chanson aurait été aussi populaire après sa diffusion sur YouTube?

C’est drôle que tu m’en parles. Car justement, hier, je discutais avec un de mes bons amis et je lui disais justement à quel point c’était fantastique ce qui nous arrivait ces temps-ci. C’est renversant, même que tout cela est un peu étrange. C’est tellement instantané que nous ne savons pas encore comment réagir, mais une chose est sûre, nous sommes très contents de notre succès.

Votre vidéoclip n’est rien de moins qu’un travail de maître. Vous avez réussi à dénicher 24 acteurs, qui sont installés chacun dans une énorme grille, laquelle est divisée en quatre rangées de 6 cases chacune. En plus d’être très interactif, votre clip démontre un travail de longue haleine, car en plus de n’avoir été filmés qu’en une seule prise, les acteurs ont appris une chorégraphie ambitieuse qui suit à merveille la progression de la chanson.

Comment avez-vous fait pour réaliser un vidéoclip aussi percutant?

D’abord, le concept provient de notre directeur Greg Jardin. On lui a proposé une direction précise, à savoir ce que nous avions l’intention de tourner comme vidéoclip, mais c’est tout de même lui qui a pris le «lead» pour les préparatifs. La tâche était vraiment énorme. C’était beaucoup de pratique. On a eu besoin d’une semaine entière pour répéter afin que tout soit bien synchronisé. Juste la chorégraphie nous a demandé des heures et des heures de répétition. C’est notre directeur qui nous l’a enseignée. En tout, on peut compter facilement trois journées de travail de 12 heures.

En plus, nous avons fabriqué les cartons que vous pouvez voir dans le clip, avant de les colorier et de les peinturer. On a passé plusieurs nuits à terminer les derniers préparatifs et c’est arrivé souvent qu’on se couche à des heures très matinales, genre vers les 4 heures du matin.

Depuis le 3 octobre, le nom de votre formation a beaucoup circulé. Semble-t-il même que le chroniqueur américain Bob Lefsetz aurait écrit une infolettre entièrement dédiée à la chanson.

Et que dire de votre album Record in a Bag? Quelles sont vos principales influences musicales? Et esthétiques?

J’aime toutes les chansons de Billy Bragg, j’adore Tom Petty, The Clash, le vieux blues et le country également. Esthétiquement parlant, on priorise la loi du « do it yourself ». Comme vous avez pu le remarquer, tout notre concept repose sur le dessin. Tout est dessiné au crayon, autant notre site web officiel que notre couverture d’album. C’est moi qui ai tout dessiné. Je ne suis pas un très bon dessinateur, loin de là même, mais ce n’est pas quelque chose qui va m’arrêter pour autant!

Vous avez notamment joué avec des groupes de renommée internationale, je pense ici à The Stills, Malajube et The Dead Weather. Jack White vous a aussi contactés pour que vous ouvriez en première partie de son nouveau groupe.

Avez-vous apprécié l’expérience de jouer avec des groupes aussi populaires?

Premièrement, je tiens à dire que Malajube est mon groupe canadien préféré! Hier soir, on a joué avec deux groupes américains, Free Energy et Foxy Shazam. Je les ai forcés à écouter quelques chansons de Malajube. J’étais bien content d’apprendre qu’ils ont bien aimé, vraiment. Je crois même que pour ne pas aimer les aimer, il faut être né sans oreilles (rires).

Notre expérience avec The Dead Weather a été vraiment extraordinaire. Jack White a écouté notre album et il a fait une demande pour pouvoir performer avec nous pour sa série de concerts. Les soirs où nous avons ouvert le spectacle, nous avons constaté que le public réagissait très bien, mais évidemment il était très excité à l’idée d’entendre The Dead Weather tout de suite après.

Croyez-vous avoir percé le cœur des mélomanes suite à cette visibilité, ou décidément votre plus récent succès repose majoritairement sur votre dernier vidéoclip?

C’est bel et bien notre vidéoclip Americanarama qui nous a propulsés. Depuis, on a joué beaucoup de concerts. On a été très bien accueillis au Canada. Et je vais te l’avouer franchement, je reçois environ 100 courriels par jour de personnes à travers le monde, notamment du Brésil, de l’Italie, de la Hollande et de l’Espagne. De partout. Tout le monde veut notre album. Je reçois aussi des courriels de gens rencontrés à l’école élémentaire, des amis que je n’ai pas vus depuis 15 ans. C’est fou tout ce qui nous arrive. Même que je peux parfois passer 12 heures par jour à répondre à mes courriels!

Vous êtes originaires de Manotick, en Ontario, mais depuis quelques années vous êtes installés à Montréal.

Qu’est-ce qui vous a incité à venir vous établir dans la grande métropole québécoise?

Il y a déjà 10 ans que je joue de la musique ici au Québec, mais seulement à temps partiel. Soit je suis chez moi à Montréal, ou sur la route. Les autres membres d’Hollerado habitent aussi à Montréal. Pour moi, c’est la meilleure ville au monde lorsqu’on est pauvre et qu’on veut se loger à prix modeste. Les loyers à Montréal ne sont pas chers! J’adore cette ville. C’est certain que je vais fonder ma famille à Montréal un jour.

Pour l’instant, vous êtes extrêmement occupés avec votre tournée actuelle. Cependant, sur votre site MySpace, il n’y a encore aucune date officielle pour un éventuel passage à Montréal.

Donc, à quand votre prochain concert à Montréal?

On va jouer en tant que tête d’affiche le 3 décembre 2010 au Cabaret Mile End. C’est la formation montréalaise Parlov qui assurera la première partie.

Que diriez-vous aux lecteurs pour qu’ils courent acheter votre album dans les prochaines minutes?

Eh bien, notre album vient avec beaucoup de surprises, il est d’ailleurs emballé dans un sac en plastique. Avec l’opus, on retrouve une multitude de collants, de tatouages temporaires, de billets de loterie, etc. Ce n’est pas juste un album, c’est un véritable sac à surprises! Mais ce que j’ai à dire aux gens, c’est «fuck the album, venez voir notre spectacle.»

Hollerado avec Parlov, le 3 décembre prochain au Cabaret Mile End.

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