Théâtre
Crédit photo : Théâtre de Quat'Sous
C’est la grande force de ce texte de l’Américain David Ives: celle de laisser de côté les préceptes voulant que le temps soit chronologique, dans le sens horaire, d’en arrière à en avant, et d’utiliser retours dans le temps, ellipses et perspectives multiples pour tenter de déjouer la trajectoire inévitable de l’aiguille de l’horloge. Le produit rendra peut-être confus, mais promet aussi de faire rire un bon coup!
Émilie Bibeau, Anne-Élisabeth Bossé, Simon Lacroix, Daniel Parent, Geneviève Schmidt et Mani Soleymanlou ont été rassemblés pour interpréter les cinq courts tableaux qui forment Variations sur un temps. Ces cinq scènes tourneront toutes autour d’un moment bien précis dans le temps: une rencontre, un thème universel. Par ailleurs, elles permettront aussi à cette impressionnante distribution dynamique et talentueuse d’explorer un type de jeu plus physique, alors que l’espace de jeu sera presque inspiré d’une patinoire de ligue d’improvisation.
Qualifiée de comédie existentielle, la pièce traduite par Maryse Warda et mise en scène par Eric Jean – avec l’aide du complice artistique Pierre Bernard, un habitué de cette oeuvre –, a tout pour étonner et ne manquera certainement pas de rythme, explorant aussi le timing sous toutes ses formes: qu’il soit dans le fait de se trouver au bon endroit au bon moment (pour la rencontre!), ou encore dans le travail de comédien et sa qualité de lancer la bonne réplique au bon moment, en ayant un bon sens du «punch».
Du jeune homme assistant simultanément à trois rendez-vous à différents moments de sa vie à ce couple qui tente de se séduire sans succès, jusqu’à ce qu’un élément inattendu ne les dérange et n’allège leurs soucis, en passant par la lente et agonisante mort du politicien Trotski, qui a survécu pendant 36 heures après avoir reçu un coup de pic à glace sur la tête, plusieurs situations toutes plus loufoques les unes que les autres seront ainsi présentées par les six comédiens, tous reconnus pour leurs aptitudes en comédie.
C’est donc sous une décharge de rires que s’ouvrira cette 60e saison du Théâtre de Quat’Sous, jusqu’au 30 octobre 2015, avec Variations sur un temps du dramaturge contemporain David Ives, dans une mise en scène d’Eric Jean.