ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Xavier Germain Poitras
Bella fête son 29e anniversaire dans un bar en compagnie de ses amis. Quelques-uns se connaissent, d’autres non. Quelques-uns s’aiment, d’autres se détestent. Quelques-uns se confrontent, d’autres se courtisent. La dynamique, au sein de son cercle d’amis, est unique. Tout au long de la pièce, on découvre les positions invariablement différentes des membres de cette clique sur le féminisme, les relations amoureuses, les souvenirs, la famille, etc.
On en conclut, malheureusement, que l’auteure anglaise Nina Raine ratisse trop large dans sa première pièce, traduite par Yves Morin. En effet, la dramaturge s’égare parmi les thèmes exploités qu’elle ne fait qu’effleurer. Il y aurait eu matière à creuser, entre autres, la relation de Bella avec son père qui est atteint d’un cancer incurable. L’explication de la fin est hasardée et limite bancale.
La mise en scène d’Olivia Palacci n’a rien de compliqué et elle sert parfaitement le sujet de la pièce. La metteure en scène a su profiter des avantages et de la beauté du hall du Théâtre La Licorne pour camper l’action de la pièce. Les comédiens sont presque toujours assis au bar et y gravitent. C’est pour cela qu’à certains moments on en oublie sa réalité de spectateur. Les comédiens parlent fort, s’amusent et commandent des shooters comme s’ils étaient des voisins de table dans un bar de quartier.
Sur le plan de l’interprétation, les comédiens sont, dans l’ensemble, vrais et parfois sanguins. Olivia Palacci, dans le rôle de Sandy, ne tombe pas dans la caricature et s’approprie ce personnage sans demi-mesure. Puis il faut mentionner la constance et l’émotion de Maude Hébert. Tout au long de la pièce, elle garde le phare. La scène finale demeure la plus réussie.
Malgré les quelques imperfections, ça vaut bel et bien le détour.
«Rabbit» est une pièce de Nina Raine et mise en scène par Olivia Palacci.
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