ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Julie Artacho
Paul (excellent Gabriel Szabo) a neuf ans et deux mamans. Une joyeuse et colorée, Phoebe, qui permet à Paul de porter ses jaquettes de nuit, qui chante «Good Morning» et qui se déplace en patins à roulettes, et une autre, Claire, que Paul n’aime pas beaucoup, qui ne veut pas qu’il porte une robe de muse pour l’Halloween et qui a peur qu’il soit en danger quand il passe du temps avec Sunny, le voisin qui vient le garder. Paul a l’imagination débordante. Il peut jouer pendant des heures seul dans la salle de bain, en laissant le ventilateur allumé, pensant que Claire n’entend pas ce qu’il dit.
Au contact de Sunny, Paul découvre le cinéma de Polanski, la beauté de Sharon Tate, et tous les liens qui l’unissent d’une certaine façon à l’actrice. Sauf que le soir de l’Halloween, accompagné de Sunny, alors qu’il se cache pour changer son costume de cochonnet pour sa robe de muse, Paul disparait dans la forêt, causant une inquiétude et une peine immense pour ses deux mamans.
Avec PIG, Simon Boulerice signe un texte magnifique, porté par des acteurs qui le sont tout autant, et mis en scène par le jeune Gaétan Paré. Et malgré tous les éléments, tout se tient. Du costume de Paul à l’histoire de Sharon Tate, de la relation entre Claire et Phoebe à la visite de la jeune témoin de Jehovah, qui condamne l’homosexualité et les films d’horreur comme Rosemary’s Baby, tout est parfaitement à sa place. Sauf peut-être le faux accent anglophone de Violette Chauveau (Phoebe) qui n’apporte pas grand-chose de plus à cette histoire absolument charmante.
La pièce, comme les acteurs Gabriel Szabo, Violette Chauveau et Marie Charlebois (Claire) ont été récompensés en 2014 des Cochons d’or, récompensant le théâtre indépendant.
PIG est présentée au Théâtre Prospero du 7 au 25 avril 2015. Pour plus de détails, on peut consulter le site www.theatreprospero.com.
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de la rédaction