«Münchhausen, les machineries de l'imaginaire» au Théâtre Denise-Pelletier – Bible urbaine

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«Münchhausen, les machineries de l’imaginaire» au Théâtre Denise-Pelletier

«Münchhausen, les machineries de l’imaginaire» au Théâtre Denise-Pelletier

Le triomphe de l’imagination

Publié le 16 novembre 2015 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Frédéric Bouchard

On associe souvent l’enfance à un riche imaginaire, lorsque l’esprit d’un petit humain ne s’est pas encore entièrement rationalisé et accepte encore les invraisemblances. En littérature classique, cependant, on ne manque guère de fabulateurs adultes à l’étonnante verbomotricité, de Pantagruel à Don Quichotte, et le Baron de Münchhausen (de son vrai nom Hieronymus Karl Friedrich) s’est bien malgré lui retrouvé parmi eux lorsque Rudolph Erich Raspe, un écrivain allemand, a publié anonymement le récit de ses aventures en 1781.

Le baron prétendait, entre autres, avoir été sur la lune, avoir voyagé assis sur un boulet de canon, et avoir été avalé par un monstre marin duquel il serait parvenu à s’échapper. Ces histoires à coucher dehors forment la base de la pièce que nous propose actuellement au Théâtre Denise-Pelletier la troupe Tout à Trac, adaptée et mise en scène par Hugo Bélanger.

L’imagination fiévreuse du baron est ici la thématique principale, et la scénographie inventive supporte adroitement les multiples changements de ton et les péripéties délirantes. Ça commence avec une représentation désespérée des aventures de monsieur Münchhausen au théâtre décrépit de Gustave Gallimard, menacé de fermeture par Catherine de Russie, qui coupe dans «tout ce qui est superflu et inutile». Ça vous rappelle quelque chose?

Crédit photo: Frédéric Bouchard

Crédit photo: Frédéric Bouchard

Alors que la troupe de Gallimard débute le spectacle au sein d’un certain désordre, elle se voit interrompue par la tonitruante arrivée d’un imposant vieillard, qui prétend être le véritable baron de Münchhausen. On lui demandera bien évidemment de prouver ses dires, ce qu’il fera avec beaucoup d’entrain et de cabotinages.

On se retrouve devant un spectacle haut en couleurs, avec des effets stroboscopiques, une conception sonore admirablement efficace et évocatrice, des mécanismes scéniques surprenants qui font sourire, et un réel hommage au théâtre d’époque, mais surtout à l’imagination. Le baron lui-même le dit: «Vous pouvez démolir ce théâtre, il y en aura toujours un autre qui se redressera pour le remplacer. Vous pouvez tenter de faire taire les rêveurs, mais le rêve est immortel et sans fin.»

Félix Beaulieu-Duchesneau offre une solide performance dans le rôle-titre, avec une interprétation très physique et énergique. Il mène d’une main de maître, aux côtés d’Éloi Cousineau dans le rôle de Gallimard, un récit sans temps morts qui déclenchera chez le spectateur plusieurs francs éclats de rire, de l’attendrissement, et même quelques sursauts.

Un divertissement universel qui s’adresse à toute la famille, et qui possède cette rare propriété d’alléger l’esprit.

La pièce Münchhausen, les machineries de l’imaginaire est présentée jusqu’au 9 décembre 2015 au Théâtre Denise-Pelletier. Pour plus d’informations, visitez le www.denise-pelletier.qc.ca.

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