Théâtre

«Lumières, Lumières, Lumières» d’Evelyne de la Chenelière présentée à ESPACE GO dès le 11 novembre 2014

Décortiquer la pensée d’une auteure en passant par ses personnages

Publié le 3 novembre 2014 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : ESPACE GO

C’est dans le cadre de sa première année de résidence d’artiste au théâtre ESPACE GO que la comédienne et dramaturge Evelyne de la Chenelière a manifesté le désir de s’attarder – mais vraiment scruter dans les moindres détails – le roman Vers le phare de Virginia Woolf. Ayant tiré de cette œuvre marquante deux de ses personnages féminins, l’artiste s’est amusée à enfin confronter Madame Ramsay et Lily Briscoe, ces deux femmes que tout oppose… et pourtant! En créant Lumières, Lumières, Lumières, de la Chenelière tente de capturer l’essence des esprits de ces deux individus imaginés par Woolf.

L’histoire, à l’origine, est plutôt simple: la maison de campagne de la famille Ramsay accueille chaque année de nombreux invités, dont Lily Briscoe, une peintre qui, parce qu’elle tient à son indépendance et qu’elle n’a qu’un désir, soit terminer sa toile, finira vieille fille. Mais la première à occuper cette maison est bien sûr la famille Ramsay, dont le jeune James, qui désire plus que tout faire une promenade au phare. Cependant, son père ne manque pas de lui rappeler que le mauvais temps prévu le lendemain devra certainement les en empêcher.

Et Madame Ramsay dans cette histoire? C’est une bonne mère, une bonne femme, une bonne hôte. Elle incarne la beauté, comme son interprète Anne-Marie-Cadieux, mais inspire aussi le désir et l’envie, d’une certaine façon, chez Lily Briscoe (jouée par Évelyne Rompré).

S’il fallait, pourtant, que quelqu’un sache vraiment ce que Madame Ramsay ou Lily Briscoe pense. S’il fallait que quelqu’un voit l’intérieur de leur esprit! C’est à cette amusante expérience que s’est adonnée la dramaturge Evelyne de la Chenelière, fascinée depuis toujours par l’œuvre sans doute la plus autobiographique de Virginia Woolf. En tirant ces deux personnages de leur histoire, de leur contexte avec ces hommes, si nombreux, à graviter autour d’elles, à les juger, à les envier, à les désirer, mais aussi à les rejeter, de la Chenelière a créé une histoire de toutes pièces où les rapports entre ces deux femmes sont dépouillés, mais pas pour autant simplifiés.

En entrevue à Bible urbaine, la dramaturge révélait par ailleurs que tout comme le roman, la pièce Lumières, Lumières, Lumières allait être en trois temps, mais plutôt en trois temps de verbes qu’en trois époques: le présent de l’indicatif, le futur antérieur et le conditionnel. Ce sera alors l’occasion de redécouvrir l’habileté avec laquelle Evelyne de la Chenelière joue avec les mots et la langue, tout en offrant un contenu dense et profond.

«Lumières, Lumières, Lumières» d’Evelyne de la Chenelière, dans une mise en scène de Denis Marleau, sera présentée au théâtre ESPACE GO du 11 novembre au 6 décembre 2014. Procurez-vous vos billets au www.espacego.com.