«Les Femmes savantes» façon Denis Marleau: splendide! – Bible urbaine

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«Les Femmes savantes» façon Denis Marleau: splendide!

«Les Femmes savantes» façon Denis Marleau: splendide!

Publié le 6 octobre 2012 par Josée Paquet

Écrite originalement en 1672, Les Femmes savantes de Molière avaient alors connu un immense succès, qui a perduré jusqu’à notre époque. Preuve de l’intemporalité de cette œuvre, le metteur en scène a transposé l’action au milieu du XXe siècle, conservant l’intégralité du texte, alexandrins compris. Et la réalité d’il y a près de 300 ans se juxtapose à la perfection avec celle des années 50.

Henriette (Muriel Legrand) veut épouser Clitandre (François-Xavier Dufour), qui était autrefois amoureux de la sœur d’Henriette, Armande (Noémie Godin-Vigneau). Le père des deux demoiselles, Chrysale (Henri Chassé) et le frère de celui-ci, Ariste (Bruno Marcil) veulent à tout prix que les deux tourtereaux convolent. Mais c’est sans compter qu’il faudra d’abord convaincre la mère, Philaminte (Christiane Pasquier), qui ne voit que Trissotin, un pédant prétentieux à l’extrême (Carl Béchard, magnifique) comme étant digne d’être son gendre.

D’ailleurs, Philaminte, Armande et Bélise (Sylvie Léonard), la belle-sœur complètement à côté de la plaque de Philaminte, n’ont d’yeux et d’oreilles que pour ce pseudo savant-poète, qui subjugue les trois femmes, avides de science et de philosophie, avec des vers et des connaissances dont la qualité est à remettre en question. Les autres protagonistes auront fort à faire pour montrer à ces trois «femmes savantes» que Trissotin n’est qu’un charlatan qui n’a que faire de leur érudition, préférant et de loin leur pécule, tout comme ils devront user de manigances pour réunir les deux amoureux.

Il serait injuste de ne s’attarder que sur un ou deux comédiens tant leur jeu est parfait; mais on ne saurait passer sous silence la prestation magistrale de Christiane Pasquier, dans le rôle d’une Philaminte plus vraie que nature; Sylvie Léonard, pour sa part, est tout à fait adorable dans son rôle de Bélise, la belle-sœur décalée qui affirme que tous les hommes sont amoureux d’elle.

La pièce est vivante, drôle, la diction des textes est parfaite, les comédiens rendent bien leur personnage. La troupe tout entière a largement mérité l’ovation qui lui a été faite à la fin de la représentation. Si Molière avait eu la chance d’être dans l’assistance ce soir, il aurait lui aussi été sous le charme. Encore bravo à toute l’équipe

Les Femmes savantes, un incontournable de l’automne, jusqu’au 27 octobre au TNM.

Appréciation (****1/2)

Crédit photo: Yves Renaud

Écrit par: Josée Paquet

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