«L’eau des nuages» dans une mise en scène de Marc-André Casavant lors de FRINGE 2017 – Bible urbaine

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«L’eau des nuages» dans une mise en scène de Marc-André Casavant lors de FRINGE 2017

«L’eau des nuages» dans une mise en scène de Marc-André Casavant lors de FRINGE 2017

Les nuages du Village

Publié le 18 juin 2017 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Charles Bélisle

C’est une histoire toute simple, avant tout d’amour et d’amitié. Patrick-Émile, un jeune gai sensible et amateur de poésie, trouve dans un lieu public une biographie assez rare d’Oscar Wilde, et son propriétaire, François (Simon Pelletier-Gilbert), a laissé ses coordonnées à l’intérieur. Il prend le temps de lire le livre avant de contacter François pour le lui remettre, sans se douter qu’il tombera en amour avec l’homme, malgré une différence d’âge de plus de vingt ans.

Gravitent autour de la romance naissante un couple d’amis plus âgés, Michel et Claude (Miguel Doucet), ainsi que la coloc de Patrick-Émile, Nathalie, qui a déjà vécu une naïve romance adolescente avec notre jeune homme, et qui a visiblement du mal à passer à autre chose. Ce sont des thèmes du quotidien qui sont abordés avec une réelle tendresse par le metteur en scène Marc-André Casavant, dont c’est le premier spectacle professionnel.

Adaptée avec un peu de liberté du roman de Daniel French, la pièce est structurée en vingt courts tableaux, qui peignent un tableau des rencontres parfois accidentelles qui peuvent changer notre destin. Patrick-Émile (David D’Amours-Fortier) n’est pas à proprement parler le «héros» du récit, mais c’est quand même sa progression qui occupe une bonne partie des rebondissements. Et c’est un personnage qui évoque quelqu’un que tout le monde a vu passer au moins une fois dans sa vie – un idéaliste naïf mais sincère, qu’on espère sincèrement voir rester imperméable au cynisme quasi inévitable de l’âge adulte.

Le drame arrive doucement et solidifie le récit; Michel, anciennement propriétaire d’un cabaret de drag queens, est aujourd’hui séropositif et gravement malade. On reconnaît sans peine l’inspiration de pas mal tous les lieux où gravitent les personnages (avec au passage un petit craving pour la galvaude du Resto du Village), et on se retrouve assez émus par l’amour à sens unique et la solitude dont souffre Nathalie (solide Audréanne Cabana), et surtout les rêves brisés et l’entrain s’essoufflant de Michel (Daniel Leblanc).

On ne voit guère le temps s’écouler avec la mise en scène assez minimaliste, comportant des personnages qui se changent souvent sur scène entre deux tableaux, et qui au fil du temps laissent s’accumuler par terre de plus en plus d’objets, et l’inclusion de plusieurs segments musicaux. C’est une première œuvre pleine de promesses pour Casavant, dit «Lion», qui a su saisir avec justesse la profonde humanité des personnages de Daniel French et les rendre vivants sur les planches.

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Par Charles Bélisle

  • «L’eau des nuages» dans une mise en scène de Marc-André Casavant lors de FRINGE 2017
    par bélisle. (http://belisle.pro)
  • «L’eau des nuages» dans une mise en scène de Marc-André Casavant lors de FRINGE 2017
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