«Le repas des fauves» au Théâtre Michel à Paris: la guerre comme si on y était – Bible urbaine

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«Le repas des fauves» au Théâtre Michel à Paris: la guerre comme si on y était

«Le repas des fauves» au Théâtre Michel à Paris: la guerre comme si on y était

Publié le 26 octobre 2012 par Pauline Guyau

Julien Sibre, comédien et metteur en scène de la pièce, a adapté l’œuvre de Vahé Katcha. Cette nouvelle pièce vient de reprendre en septembre dernier après avoir reçu trois Molières en 2011 pour la meilleure pièce de théâtre privée, meilleure mise en scène et meilleure adaptation.

L’histoire se situe à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale, plus précisément en 1942. Des amis se retrouvent pour fêter un anniversaire chez l’un d’entre eux et la soirée promet d’être une réussite jusqu’à ce que deux officiers allemands soient fusillés en bas de leur immeuble. En guise de représailles, la Gestapo investit l’appartement pour embarquer deux otages parmi les invités. Le commandant  connaît le propriétaire de la maison à qui il achète régulièrement des livres dans sa librairie. Soucieux de maintenir leur bonne relation, il leur propose de les laisser choisir eux-mêmes les condamnés. C’est alors que commence le repas des fauves, ou comment se comportent-ils lorsqu’ils doivent sauver leur peau!

Au premier abord, la pièce ne paraît pas plus originale que cela. Encore une œuvre qui nous raconte la vie sociale pendant la guerre. Mais, avec joie, on oublie assez rapidement le thème dès que le repas des fauves commence et nous entrons directement dans une démonstration du comportement presque animal de l’homme et de son instinct de survie.

En effet, le sujet de fond ne parle ni de la guerre ni de la résistance, mais plutôt des rapports humains, une sorte d’opposition entre qui l’on est et ce que l’on paraît être. Dans une situation extrême, comme celle-ci, petit à petit, les amis entre eux cherchent des solutions pour tenter de gagner leur liberté. De celui qui propose de dédommager la mort d’un de ses amis au mari qui exige de sa femme qu’elle aille draguer l’agent SS; durant tout le sursis, les langues se délient et les caractères se démasquent. Le spectateur en devient aussi tendu que les personnages et subit presque autant qu’eux les bruits stridents des bombes et des alarmes. La guerre comme si on y était.

Une bonne mise en scène bien rythmée, qui est même drôle dans la tragédie. Sur un écran dans le mur du fond de la scène sont projetées les fenêtres de l’appartement, mais aussi des animations, permettant aux spectateurs d’être témoins du meurtre des officiers et d’autres actes importants de l’histoire.

Bien que le sujet ne soit pas l’un des plus joyeux, on passe un excellent moment et l’on ressort de cette pièce complètement bouleversé.

Le repas des fauves joue au Théâtre Michel jusqu’au 19 janvier à Paris et sera présentée par la suite dans toute la France.

Appréciation: ***

Crédit photo: Fabienne Rappeneau

Écrit par: Pauline Guyau

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