Théâtre
Crédit photo : Théâtre du Rideau Vert
Michel Monty renoue avec l’interprète de son premier film, Une vie qui commence, pour donner vie à son Misanthrope, l’illustre personnage d’Alceste. C’est ainsi que François Papineau donnera une fois de plus la réplique sur scène à sa douce, la comédienne Bénédicte Décary, qui interprétera pour sa part Célimène, quatre ans après leur duo sur la scène du TNM, dans La belle et la bête.
Si l’histoire classique d’Alceste – cet homme honnête et sincère qui n’en exige pas moins de son entourage et qui, malgré qu’il soit fatigué des parades du bien-paraître, des mensonges et de l’hypocrisie, est amoureux fou de la coquette Célimène qui représente pourtant tout ce qu’il dénonce ardemment – demeure, la production du Théâtre du Rideau Vert mise sur la modernité. Alors que Molière utilisait cette intrigue amoureuse pour dénoncer les mœurs de la Cour de son époque, Michel Monty a choisi d’inscrire l’action au cœur de notre propre ère, non sans critiquer allègrement cette dernière.
Alors que Célimène règne dans son loft huppé et voit aller et venir de nombreux prétendants ayant à l’oreille ou à la main appareils intelligents, force est de constater qu’avec l’avènement des médias sociaux, les mensonges, les rumeurs, les fausses accusations et l’hypocrisie peuvent se propager à l’infini.
Malgré l’insertion du modernisme dans l’œuvre classique de Molière, c’est le texte original de Le Misanthrope que Papineau et Décary interpréteront, accompagnés d’une distribution des plus impressionnantes, dont Catherine de Léan et Isabelle Vincent en courtisanes hypocrites; David Savard en Philinthe, l’ami d’Alceste; Luc Bourgeois, Stéphane Jacques et Frédéric Pierre en marquis et amants imbus d’eux-mêmes; ainsi que Mathieu Richard dans le rôle de Basque, le valet de Célimène.
La pièce Le Misanthrope de Molière, dans une mise en scène de Michel Monty, sera présentée au Théâtre du Rideau Vert du 3 au 28 février 2015 dans le cadre de Montréal en Lumière.