«La Cantatrice chauve» et «La leçon» d’Ionesco, mise en scène par Frédéric Dubois, au Théâtre Denise-Pelletier – Bible urbaine

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«La Cantatrice chauve» et «La leçon» d’Ionesco, mise en scène par Frédéric Dubois, au Théâtre Denise-Pelletier

«La Cantatrice chauve» et «La leçon» d’Ionesco, mise en scène par Frédéric Dubois, au Théâtre Denise-Pelletier

Comme c’est bizarre, curieux, étrange… que notre intérêt ne soit pas davantage capté

Publié le 9 février 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin

Si la musique et les bruits joués en direct sur scène par Pascal Robitaille appuient parfois très bien les propos des comédiens, ils sont aussi souvent dérangeants parce que trop flagrants et flamboyants. Avec le clavier au son d’orgue, on se serait cru dans un match de la LNI alors que la musique sert à rediriger l’improvisation et commander le rire. Et puis ce capitaine des pompiers (Éliot Laprise), qui arrive en clown et devient rapidement blasé, a une attitude tout à fait incohérente, bien qu’il n’offre le numéro le plus impressionnant et sans doute le plus apprécié du spectacle, avec son histoire du rhume, un véritable tour de force pour la mémoire et la performance. Et cette scène finale, où tous parlent en même temps que les autres, en effectuant des mouvements trop grotesques, avec la musique trop marquée…on se perd dans ce chaos, et au final, La Cantatrice chauve demeure un bon divertissement, mais bien inégal.

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La Leçon

Le véritable attrait de la deuxième partie du spectacle, La Leçon, est l’inattendu et la surprise, puisque chaque soir, les comédiens qui devront interpréter le professeur, l’élève et la bonne seront pigés parmi Ansie St-Martin, Pierre Limoges, Catherine Larochelle, Éliot Laprise, Monelle Guertin et Simon Dépot, les six interprètes. Devant donc tous, sans exception, apprendre les textes et les gestes des trois différents personnages de la pièce, il aurait pu être justifié que cette pièce soit jouée avec un peu moins d’aplomb, d’aisance et de complexité dans la mise en scène.

Pourtant, et chapeau!, Simon Dépot, Monelle Guertin et Éliot Laprise, lors de la première médiatique, ont joué la pièce avec assurance, maîtrisant tout à fait les nombreux gestes – la mise en scène demeurant aussi physique pour La Leçon que pour La Cantatrice chauve – et les répliques-fleuves et complexes. Si le résultat n’est pas non plus absolument captivant et que la tension, le désir entre le professeur et son élève, aurait pu être plus manifeste, on sent tout de même bien le revirement de situation, alors que l’intensité de la leçon monte. Les éclairages, simples mais efficaces, illustrent aussi de jolie façon des bâtons sur un tableau, démontrant au final qu’on peut se contenter de peu pour donner un bon spectacle, mais pas pour épater et rester gravé dans les souvenirs.

Les pièces La Cantatrice chauve et La leçon, jouées l’une après l’autre au Théâtre Denise-Pelletier et toutes deux mises en scène par Frédéric Dubois, sont une production du Théâtre des Fonds de Tiroir, et seront présentées jusqu’au 28 février 2015.

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