«Une heure de tranquillité» au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts – Bible urbaine

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«Une heure de tranquillité» au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts

«Une heure de tranquillité» au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts

Un drame conjugal jazzy et humoristique

Publié le 23 décembre 2015 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Caroline Laberge

L’adaptation québécoise d’une pièce du dramaturge français Florian Zeller, par Monique Duceppe, avait tout pour intriguer; adapté à l’écran et interprété en France par Fabrice Lucchini, le texte venait avec un certain bagage et probablement une petite pression apte à ouvrir les valves de la créativité.

Sur la spacieuse scène du Théâtre Jean-Duceppe, le public se retrouve face à l’intérieur plutôt confortable d’un grand salon du Plateau Mont-Royal, où Michel (Roger La Rue) et Nathalie (Josée Deschênes) vivent une existence sans surprises, ponctuée de mondanités et d’amitiés. Michel, fanatique de jazz, vient tout juste de se procurer un album mythique et introuvable, sur lequel il est tombé par hasard chez un brocanteur. En ce typique samedi de congé, il compte bien rentrer à la maison pour tranquillement l’écouter, mais son entourage en a décidé autrement.

Dégât d’eau, crise conjugale, problèmes de voisinage, revirements rocambolesques; le scénario a tout du théâtre d’été. Il ne manque qu’un amant dans le placard, mais le récit ne s’y prêtait pas. Le feu roulant de revirements et la façon très boomer dont les personnages réagissent n’aide cependant pas un public plus jeune à s’identifier aux problématiques exposées, et on se sent étrangement en retrait de l’action. On reconnaît toutefois à la pièce un rythme implacable, les répliques humoristiques s’enchaînant sans temps morts. Les prestations sont très énergiques, particulièrement celles de La Rue, ainsi que Laurent Duceppe, qui joue le rôle de son fils rebelle Sébastien, vêtu d’un amusant costume punk et ne répondant désormais qu’au nom «Fucking Rat».

Le personnage de Michel représente admirablement bien l’individualiste urbain moyen, tant dans ses choix moraux que dans sa vision de la vie; il s’empêtre dans des mensonges et des raccourcis car la seule chose qu’il désire véritablement, c’est d’un moment de solitude pour enfin écouter «Me, Myself & I», son Saint Graal. Il passe outre les appels de détresse de son entourage, et les portes ouvertes sur la rédemption, afin de se retrouver seul plus rapidement avec son système de son haute fidélité. Le monde s’écroule autour de lui, et il ne pense qu’à son petit plaisir auditif.

La pièce «Une heure de tranquillité» est présentée jusqu’au 6 février 2016 au Théâtre Jean Duceppe de la Place des Arts.

L'événement en photos

Par Caroline Laberge

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    Crédit photo: Caroline Laberge
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