Emmanuel Schwartz ouvre le bal de la programmation alternative du TNM – Bible urbaine

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Emmanuel Schwartz ouvre le bal de la programmation alternative du TNM

Emmanuel Schwartz ouvre le bal de la programmation alternative du TNM

En solo dans «Zebrina. Une pièce à conviction»!

Publié le 8 septembre 2020 par Mathilde Recly

Crédit photo : Maude Chauvin

Du 9 au 27 septembre 2020, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présente Zebrina. Une pièce à conviction dans le cadre de sa programmation alternative automnale. La rentrée culturelle ayant été chamboulée par la pandémie mondiale de COVID-19, il était nécessaire de repenser l’organisation ainsi que les spectacles pour s’adapter aux normes sanitaires édictées par la Santé publique; et c’est Emmanuel Schwartz qui se prête au jeu de redonner vie au TNM en montant à nouveau sur ses planches! Afin d’en savoir plus sur la pièce de Glen Berger, traduite par Serge Lamothe et mise en scène par François Girard, nous avons eu la chance d’échanger avec le comédien.

Dans Zebrina. Une pièce à conviction, Emmanuel Schwartz entre dans la peau d’un bibliothécaire hollandais qui se présente dans un théâtre vide loué pour un soir, avec comme intention de raconter l’histoire d’un livre emprunté il y a 133 ans.

Un amalgame de coïncidences

Comme l’interprète l’avoue lui-même, l’univers et les étoiles se sont alignés pour lui confier ce rôle. En effet, les coïncidences ont été nombreuses dans le cadre de cette troisième collaboration avec le metteur en scène François Girard. Par exemple, après sa présentation au TNM, la pièce sera ensuite jouée dans sa version originale anglaise au Centre Seagal dès le mois de décembre. «C’est une pièce new-yorkaise qui fait écho à mes propres racines; je n’ai jamais joué de pièce dans mes deux langues maternelle et paternelle, donc c’est une proposition en or pour un comédien comme moi qui aurait dû se retrouver malgré lui en pause», explique celui qui est conscient que la pandémie représente un frein énorme ces temps-ci pour les artistes et les artisans de la culture.

De plus, outre le fait de jouer dans ses deux langues natales, Emmanuel n’a pas eu de mal non plus à s’identifier au personnage: «En découvrant le texte, j’ai d’abord été surpris puisque le bibliothécaire a 20 ans de plus que moi. Mais, en creusant un peu, je me suis rendu compte qu’on avait une grande filialité lui et moi. J’ai donc compris pourquoi François a fait appel à moi; entre autres, par rapport aux racines juives inavouées du personnage et pour sa réflexion sur le mythe du Juif errant. Comme comédiens, on n’est quand même pas légion sur la scène francophone avec ce type de passé et de racines. Donc, j’y ai vu un coup du destin.»

Enfin, au début de l’histoire, le bibliothécaire incarné par Emmanuel Schwartz entre dans un théâtre mis sur pause et mentionne qu’il n’y a pas beaucoup de monde dans la salle. Drôle de hasard, quand on pense à la pandémie qui a vidé les théâtres cette année; obligeant le TNM à baisser considérablement son nombre de spectateurs et à retransmettre virtuellement la pièce. «On n’aurait pas pu trouver meilleur moment pour mettre en scène et jouer ce texte», note le comédien.

Un dialogue d’artiste à artiste

Au sujet de sa collaboration avec le metteur en scène François Girard, Emmanuel Schwartz ne cache pas son enthousiasme: «C’est un homme de vision qui perçoit à la fois, à travers le texte, le jeu de l’acteur; mais aussi toute une série d’images dans laquelle le personnage peut se plonger», confie-t-il. «On instaure ensemble un dialogue sur la spécificité et les détails du jeu, en plus d’un dialogue avec sa vision de metteur en scène. Par exemple, il me montre les vidéos et la musique qui seront projetés à ce moment-là pour accompagner la scène, et c’est dans ces dialogues qu’on trouve une tonalité et les différents virages de ces tons de jeu. On a un dialogue d’artiste à artiste, plus qu’un dialogue dans un contexte très spécifique de direction de jeu.» 

Toutefois, même s’ils sont deux à appréhender la préparation du spectacle et les répétitions, c’est bien Emmanuel qui montera seul sur scène pendant ces quinze jours de représentations. Quand on l’interroge sur les défis liés à un spectacle à assurer en solo, il aborde évidemment la quantité de texte colossale, mais pas que: «Pour moi, le plus grand défi reste de tracer un paysage dramatique qui est dynamique et ce, sans partenaire. C’est-à-dire, de tracer un paysage où le personnage évolue et traverse, au fil d’une réflexion autogénérée, le voyage initiatique du héros prêt à vivre de grandes transformations.» 

Zebrina, un essentiel de la rentrée culturelle

Une chose est sûre, cette première pièce de la rentrée culturelle du TNM permettra à tous de faire un parallèle avec la profonde remise en question que nous traversons en 2020, selon Emmanuel Schwartz. «Zebrina, par son fond et par sa forme, exprime cette quête de l’essentiel. Je crois que ça colle très bien à la situation que nous vivons tous en ce moment, en tant que société et milieu culturel. Qu’est-ce qui est essentiel pour nous au théâtre? Quelles sont les qualités impératives de ces rassemblements, qui font en sorte que les gens ont hâte de retourner en salle et d’écouter des histoires ou de la musique?», interroge très justement notre interlocuteur. «La quête du personnage dans Zebrina. Une pièce à conviction offre une symétrie ludique et amusante avec cette quête de société que nous vivons ces temps-ci.»

La pièce Zebrina. Une pièce à conviction sera présentée au TNM, en salle comme en ligne, du 9 au 27 septembre 2020. Pour acheter vos billets, cliquez ici.

*Cet article a été produit en collaboration avec le Théâtre du Nouveau Monde.

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