«Des couteaux dans les poules», présentée au Théâtre Prospero du 26 février au 23 mars – Bible urbaine

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«Des couteaux dans les poules», présentée au Théâtre Prospero du 26 février au 23 mars

«Des couteaux dans les poules», présentée au Théâtre Prospero du 26 février au 23 mars

Revenir à nos mythes originels

Publié le 22 février 2013 par Annie Lafrenière

Crédit photo : Théâtre Prospero

Le Groupe de la Veillée nous revient en force cette année en nous présentant la pièce Des couteaux dans les poules, de l’Écossais David Harrower, qui lui valut le prix de la Meilleure pièce étrangère en Allemagne en 1998. Harrower y présente, dans une langue à demi inventée, une histoire tirée d’un fait divers qu’il transforme en récit universel, tissé de tensions et de désirs. Il cherche à faire un théâtre qui enfonce les mots dans les choses, «comme on pousse un  couteau  dans le ventre d’une poule».

Trois personnages et trois destins, une histoire linéaire digne d’un conte ou d’une légende, une langue aride, brève et puissante: une simplicité apparente qui cache plusieurs strates de lectures.

Comment traduire la perception des choses qui nous entourent avec un minimum de langage? Comment se rapprocher de Dieu, du monde et de ses mystères? Comment passe-t-on d’un langage utilitaire à un langage poétique? David Harrower nous offre ainsi une sorte de fable ou de légende, où la quête du graal se transforme en quête de langage.

La mise en scène de ce texte foudroyant est signée Catherine Vidal, comédienne de formation ayant effectué à ce jour la mise en scène de plusieurs pièces, dont «Le grand cahier d’Agota Kristof», présentée au théâtre Prospero en 2009 et acclamée par le public. Sur scène, ce sont les comédiens Jean-François Casabonne, Stéphane Jacques et Isabelle Roy qui donneront vie à l’univers de David Harrower.

La pièce

Dans la campagne écossaise profonde, trois personnages incrustés dans leur terroir : un laboureur, la femme du laboureur, un meunier. David Harrower écrit dans une langue qui semble émaner de la terre même, à la fois fascinante et primitive. Les paroles jaillissent comme autant de tiges de blé à peine germées, chargées de sucs vitaux.

La femme du laboureur transporte le grain mûr de la ferme au moulin. Elle circule, tel un esprit en mouvement, entre les deux hommes : l’un qui sème et récolte, et l’autre qui transforme et transpose. Elle porte de lourds sacs de grains, mais transporte aussi sa soif immense de connaissance, sa curiosité, sa féminité. Le meunier est seul à savoir lire et pouvoir mettre des mots sur du papier. Ces mots, ces simples lettres de l’abécédaire, ont pourtant la force d’un geyser.

Un drame naît alors, un drame antique, magnifiquement amorcé par le désir de tenir la plume dans sa main. Comme pour nous rappeler qu’au début de tout bien et de tout mal, il y a la parole, le savoir, le désir de connaissance.

Texte: David Harrower

Mise en scène: Catherine Vidal

Traduction: Jérôme Hankins

Avec Jean-François Casabonne, Stéphane Jacques et Isabelle Roy

Assistance à la mise en scène: Alexandra Sutto

Scénographie: Geneviève Lizotte

Lumières: Alexandre Pilon-Guay

Bande son: Francis Rossignol

Costumes: Elen Ewing

Au Théâtre Prospero du 26 février au 23 mars 2013

Mardi au samedi à 20 h, mercredi à 19 h

Matinée, le samedi 9 mars à 16 h

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