ThéâtreDans la peau de
Crédit photo : Courtoisie
1. Tu possèdes plus de 20 ans d’expérience, en grande partie grâce à ton métier d’attaché de presse, qui semble être une grande passion pour toi au quotidien. Qu’est-ce qui t’a poussé, si on recule de quelques années, à te vouer corps et âme pour la culture?
«J’ai toujours, depuis mon plus jeune âge, été attiré par la culture. À 15 ans, je m’intéressais plus à Marie-Claire Blais et Gabrielle Roy qu’aux jeux qui occupaient la plupart des jeunes de mon âge. Adolescent, j’écoutais beaucoup de musique, je connaissais par cœur les palmarès franco et anglo. Mes soirées du dimanche étaient réservées aux télé-théâtres proposés par Radio-Canada. J’étais curieux de découvrir tout ce qui se faisait de nouveau en théâtre: le Grand cirque ordinaire au Théâtre de Quat’Sous, le Théâtre d’Aujourd’hui, situé alors dans une petite ruelle de la rue Papineau, qui présentait les premières créations de Jean-Claude Germain, et je ne manquais jamais une occasion de participer aux nombreuses activités culturelles organisées au secondaire.»
2. Tu travailles sur des mandats aussi variés que la musique, le théâtre, la télévision, la danse et les institutions muséales. À titre d’attaché de presse en relation constante avec les médias, quels sont les secteurs de la culture qui mériteraient plus d’attention, d’après toi?
«Je remarque qu’il est parfois plus difficile d’intéresser les médias à certains sujets. Pourtant, toutes les disciplines ont besoin d’une attention particulière. La culture est si fragile… Le public a envie de savoir, de connaître ce qui se passe et ce qui se crée dans le plus petit des théâtres, dans les musées et dans les galeries d’art qui proposent des créations hors des circuits habituels. Et aussi du côté de la télé, où l’on retrouve des webséries des plus intéressantes. Mais il faut reconnaître que la demande est énorme!»
3. Le monde des médias traverse aujourd’hui et plus que jamais une crise de loin plus difficile à gérer que la crise de la quarantaine. Toi qui es en relation constante avec les grands médias et les nouveaux médias web, quelle est ta vision sur l’avenir du journalisme web au Québec?
«Nous sommes en plein chambardement. Il sera important de s’adapter rapidement à ce grand vent de changements. Si l’on se fie aux statistiques proposées par certains spécialistes du web, celui-ci sera à considérer plus que jamais lors des développements de stratégies publicitaires. En ce qui me concerne, j’essaie d’être présent tant sur Facebook ou Twitter, mais je suis très conscient que mes actions ne viennent qu’appuyer les stratégies définies par les compagnies pour lesquelles je travaille. Mais il reste que j’aime bien en discuter avec mes clients.»
4. À voir toutes les nouvelles plateformes web qui servent du contenu commandité ou à clics, du lol ou des articles sans saveur aux internautes jeunes et moins jeunes, crois-tu que la critique culturelle constructive existe toujours et surtout intéresse les consommateurs de culture?
«Oui, je crois toujours à la critique constructive et aux entrevues de fond bien menées. Tout va très vite, les médias doivent s’adapter rapidement, tout comme le consommateur d’ailleurs. Les propositions se multiplient. Je reçois à mon bureau plusieurs demandes pour assister à des évènements. Je crois que le temps s’occupera de faire le tri dans tout ça. Il y a 10 ans, Facebook et Twitter n’existaient à peu près pas, du moins dans leur forme actuelle. Bien malin qui pourrait prédire l’avenir du journaliste web.»
5. Comme l’information circule désormais à vitesse grand V sur le web, as-tu envie de nous partager tes plateformes culturelles coups de cœur sur le web?
«Comme attaché de presse, je suis très curieux. Je me permets chaque jour de parcourir le web à la recherche des nouveaux blogueurs et de nouvelles plateformes sur lesquelles on parle de culture. Cette recherche fait d’ailleurs partie de mon quotidien. Je ne suis pas nécessairement fidèle envers l’un ou envers l’autre, mais c’est important pour moi de rester branché sur ce qui se dit et se fait sur le web.»
«Je lis attentivement le fil Twitter de plusieurs journalistes, chroniqueurs et blogueurs. Je regarde régulièrement les magazines web comme Montheatre.qc.ca, la revue Jeu, La Presse+ et Le Devoir dans sa version numérique, mais mon vagabondage web me mène parfois vers de véritables petits trésors avec lesquels j’entretiens de belles relations privilégiées, comme Ton Barbier, mon plus récent coup de coeur, NIGHTLIFE.CA, pour un tour à Montréal, ou encore Les Méconnus, pour la culture des méconnus.»