ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Teatro Gioco Vita
Inspirée du livre Un paradis pour petit ours (texte de Dolf Verroen et illustrations de Wolf Erlbruch), la pièce offre un théâtre d’ombres qui sait varier ses effets visuels. Par un va-et-vient entre narration et interprétation (en français) ponctué de chorégraphies, Deniz Azhar Azari et Andrea Coppone personnifient une pléthore d’animaux qu’ils font apparaître en se plaçant souvent entre les projecteurs et la palissade écran plutôt que derrière celle-ci. Cette technique d’ombres chinoises renversées présente l’avantage de maintenir le lien entre le spectateur et les manipulateurs, qui demeurent visibles
Pour le jeune public, cette constance dans le canal de communication est sans doute un soutien au maintien de l’attention tandis que pour les adultes, le dédoublement créé par les comédiens et leur ombre ajoute à l’intérêt, d’autant plus que les décors, les accessoires et les mouvements sont beaux, cohérents et inspirants. L’environnement sonore enrobe le tout d’aussi belle façon.
Le premier ours demande à tous ceux qu’il rencontre comment faire pour avoir un petit. Or, qu’ils s’appuient sur leur propre expérience ou sur des légendes pour le renseigner, ces interlocuteurs ne sont pas toujours d’une grande aide (surtout lorsque ceux-ci sont un poisson ou un oiseau!). Regarder le ciel et implorer le nuage miraculeux ont peu de chances de faire apparaître ce qu’il espère, il doit comprendre qui il est pour atteindre son but.
Le deuxième ours part également à la recherche d’une réponse, à savoir comment aller rejoindre son grand-père, puisqu’il est censé être si heureux là où il est maintenant. Il finira par comprendre qu’il y a un temps pour la vie et un temps pour la mort. Le seul bémol réside dans le fait qu’en deuxième partie, le concept s’essouffle un peu du fait que, s’adressant à de si jeunes spectateurs, les dialogues sont simples et répétitifs. Peut-être même un peu trop pour les plus âgés d’entre eux, les 7-8 ans.
Le spectacle aurait donc avantage à être resserré, ce qui éviterait aussi aux 4-5 ans de décrocher dans les quinze dernières minutes.
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de la rédaction